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Venin, pollen et propolis au secours des allergies

Venin, pollen et propolis au secours des allergies
Venin, pollen et propolis au secours des allergies

Plusieurs produits fabriqués par les abeilles sont utilisés par les allergologues pour protéger les patients allergiques à leur piqûre, mais aussi aux pollens des arbres, aux acariens… Explications avec Claude Nonotte-Varly, médecin et président de l'Association francophone d'apithérapie.

« Les allergologues, sont, par définition, des utilisateurs de produits de la ruche puisqu'ils prescrivent régulièrement le venin d'abeille, qui a un statut de médicament », explique le médecin allergologue Claude Nonotte-Varly. Utilisé comme désensibilisant chez les personnes allergiques aux piqûres d'abeilles, le venin d'abeille se révèle très utile pour les apiculteurs et leurs familles, mais aussi pour les jardiniers, paysagistes, bref tous ceux qui sont facilement exposés aux piqûres de ces insectes.

Jardiniers et apiculteurs en première ligne

Un apiculteur qui était allergique aux piqûres d'abeilles a ainsi pu reprendre l'exploitation familiale, explique Claude Nonotte-Varly. Ce protocole de désensibilisation est proposé aux patients ayant déjà eu des réactions allergiques modérées ou graves, et potentiellement mortelles en provoquant un arrêt cardiorespiratoire (soit 1 à 3 % de la population). Pour se désensibiliser, le patient se voit injecter sous la peau du venin d'abeille dont la dose équivaut à celle d'une piqûre d'abeille. Selon l'importance de la réaction allergique à une piqûre réelle, la durée du traitement est variable, mais il peut durer plusieurs années.

Protocole antiallergies

• Prendre chaque jour 2 gélules de 200 mg de propolis brune de peuplier standardisée en polyphénols pendant 3 semaines avant la saison des pollens. Cette résine aide en cas d'allergie au pollen et permet de diminuer la consommation d'antihistaminiques.

• En complément, le pollen ramené par les abeilles, frais et congelé (et non « sec et déshydraté », précise Claude Nonotte-Varly) pourra être pris pour renforcer l'immunité. Idéalement, choisir le pollen monofloral de ciste, anti-inflammatoire et qui agit comme pro et prébiotique. À prendre en cure de 3 à 6 semaines avant la saison des allergies.

• Le miel d'acacia soulage en cas de toux sèche persistante, due notamment au pollen de cyprès.

Propolis contre allergies alimentaires, aux acariens et aux pollens

Le second produit de la ruche utilisé en allergologie est la propolis. Cette résine, récoltée par les abeilles sur les végétaux comme le peuplier ou les feuilles de baccharis (Baccharis dracunculifolia, ou romarin des champs), est riche en polyphénols qui agissent sur différents mécanismes allergiques grâce à leurs propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Elle peut être utilisée sous forme hydrosolubilisée en spray nasal ou buccal chez les enfants qui souffrent de rhinopharyngite allergique, en alternative aux nasocorticoïdes.

Plus étonnamment, la propolis (plutôt la propolis verte, issue du baccharis) est utile contre les allergies alimentaires grâce à son action sur le microbiote digestif. Claude Nonotte-Varly cite le cas d'un enfant âgé de 6 ans aujourd'hui qui, depuis l'âge de 3 ans, était allergique à la caséine du lait. Ce type d'allergie empêche souvent les enfants de participer aux goûters d'anniversaire ou aux séjours en classe verte, voire de manger à la cantine car une simple exposition au lait peut générer un choc anaphylactique mortel. Grâce à l'éviction de l'allergène associée à 200 mg quotidiens de propolis verte en gélules (ouvertes et mélangées à la nourriture), cet enfant peut désormais à nouveau boire du lait de vache. Pionnier de cette pratique encore méconnue, le docteur Nonotte-Varly a observé que la propolis permet – dès six mois de prise – de diminuer les allergies « de façon substantielle », voire permet un « retour à la normale ». Il observe également que la propolis donne de bons résultats chez les allergiques à certains animaux et aux acariens.

« Piqûres de guêpe ou d'abeille : une désensibilisation semble bénéfique pour certains patients », Prescrire, 1 er aout 2021.

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