Surmenage, reprogrammer le système nerveux avec l'aromathérapie
Les états de stress intenses et prolongés modifient le fonctionnement de l’organisme et jusqu’à la personnalité. Les huiles essentielles présentent l’intérêt d’agir sur différents aspects de la santé et d’aider l’individu à retrouver la maîtrise quand ce processus s’apparente à un engrenage néfaste.
Pour que l’être humain soit épanoui et en bonne santé, il doit assimiler, c’est-à-dire « rendre semblable » son environnement et s’y fondre. Pour cela, il est doté de divers systèmes, outils, capteurs, interfaces et mécanismes qui lui permettent de recueillir l’information, de la transformer et de réagir en permanence à tout ce qui l’entoure. Le système nerveux central, à savoir le cerveau et la moelle épinière, constitue le chef d’orchestre de ce système. Il assure de manière autonome ou volontaire l’homéostasie du corps et le fonctionnement des organes. Ces derniers peuvent être soit mis au repos soit au contraire stimulés pour répondre à des besoins accrus.
C’est ainsi que les systèmes cardio-vasculaire, respiratoire, digestif, et même hormonal et immunitaire sont sous l’influence du système nerveux et des neuromédiateurs. Les rythmes biologiques des poumons, du coeur, les activités enzymatiques pour la digestion des aliments, les sécrétions hormonales en rapport avec le sommeil, la fertilité, le métabolisme sont sous l’influence de deux commandes qui tout à la fois s’opposent et se complètent.
L’une d’entre elles s’appelle le système parasympathique. Elle provoque un ralentissement et un apaisement, comme un relâchement de toutes les fonctions vitales. Dans cet état, le corps se répare, se reconstitue, les nerfs se détendent, la digestion, la respiration et la circulation sont optimales pour permettre d’économiser les réserves et de les reconstituer. Ce système est surtout actif la nuit. Le jour, s’il est trop dominant, il peut être responsable d’un malaise et d’un évanouissement communément appelé malaise vagal.
L’autre mode, celui de l’action, correspond au système sympathique (ou orthosympathique). Ce dernier active l’organisme en mode « stress et fuite » pour mobiliser toutes ses réserves et faire face à un agent stressant. Pour que l’organisme reste stable et intègre, l’alternance des deux modes est primordiale. L’état de stress correspond à un travail d’adaptation du corps pour faire face à une agression physique, psychique ou émotionnelle qui sur-sollicite l’organisme. S’il peut jouer un rôle de survie dans certaines situations dangereuses, aujourd’hui ses effets altèrent considérablement le quotidien et sont à l’origine du développement de nombreuses pathologies graves.
Lorsque le stress dure, l’alternance des modes se dérègle, et le système nerveux s’épuise. Des troubles comportementaux apparaissent comme l’agressivité, les colères, une attitude critique, de la fatigue chronique, des pertes de mémoire, des problèmes sexuels, des troubles de l’appétit, une diminution de la productivité, des comportements addictifs. Des troubles psychiques sont aussi très fréquents, comme de l’anxiété face à l’avenir, des peurs, ou des dépressions associées souvent à une diminution de l’estime de soi.
Réparer les cycles du sommeil
Des douleurs physiques peuvent aussi assombrir les journées avec des somatisations au niveau de l’estomac (ulcère), du dos et du ventre. La phase de résistance peut durer des mois, et celle d’épuisement encore plus. Les conséquences, nerveuses, hormonales et même métaboliques et immunitaires peuvent être lourdes. L’individu à bout de nerfs connaît des perturbations des cycles et de la qualité du sommeil. Plus il est fatigué, moins il parvient à dormir. Ses analyses de sang peuvent révéler une élévation du cholestérol, un ralentissement thyroïdien ou hépatique. C’est l’escalade physique, métabolique et psychique.
L’importance d’aider l’organisme à retrouver l’alternance jour/nuit, action/réparation, en rééquilibrant ce système neurovégétatif est cruciale. Or, les médicaments conventionnels n’ont aucun effet curatif, bien au contraire. La nature, elle, fabrique dans certains végétaux des molécules totalement adaptées à ces circonstances, même si les effets peuvent sembler difficiles à comprendre à un esprit cartésien.
Par exemple, le totum de l’HE de marjolaine des jardins, ce bel origan des terrains chauds et méditerranéens, a des propriétés sédatives et rechargeantes du système nerveux autonome. Une plante idéale pour le reprogrammer lorsqu’il déraille. Tout épuisement nerveux sur fond de stress, accompagné d’insomnies chroniques, devrait amener à utiliser ce « concentré adaptogène ». En l’espace de quelques jours, les cycles du sommeil se réparent, la sensation de fatigue diminue, la tension artérielle et l’activité cardiaque se régulent, et la résistance au stress est bien meilleure.
L’HE de petitgrain clémentinier associée apporte un relâchement physique supplémentaire, avec une décontraction des muscles. Il est important de côtoyer la synergie tout au long de la journée, et particulièrement le soir au coucher avec un massage paravertébral. L’HE de katafray, corsée, solide et profonde, apporte un soutien des glandes surrénales épuisées absolument nécessaire. Cette fragrance, charpentée mais douce, est comme un garde-fou pour éviter un « burn-out ».
Relâcher le mental
Lorsque cette synergie est respirée, les molécules aromatiques volatiles atteignent instantanément le centre limbique. En plus des propriétés de détente et de recharge des nerfs, la symphonie olfactive s’adresse au psychisme et au mental. Le comportement et les pensées sont modifiés. De plus, l’individu ira naturellement chercher dans la sensation olfactive la vibration la plus rééquilibrante pour lui au moment présent.
Si la fragrance de la marjolaine connecte au soleil, au mouvement, au yang, elle invite à l’ouverture vers l’extérieur, à l’audace et à la curiosité. Le petitgrain clémentinier, bien au contraire, est plus gourmand et recentre sur l’être profond. Il ramène à l’esprit tous les plaisirs que le corps peut procurer, comme la gourmandise et la sensualité, tout en aidant à relâcher le mental. L’écorce du katafray, quant à elle, est profondément douce, enveloppante et paradoxalement lumineuse et tonifiante. Si cette HE soulage tous les types de douleurs, elle rassure aussi au niveau psychique, en apportant l’ancrage du bois et la douceur de la terre.
C’est ainsi que, d’un jour à l’autre, cette synergie pourra paraître changeante. Sa perception apportera à qui saura se mettre « à l’écoute » une meilleure compréhension des besoins réels de son moi profond et l’aidera à sortir du déséquilibre qui le menace.
Gorge serrée
Le stress a de nombreux retentissements et peut être localisé sur certains organes. La sensation de gorge serrée est un des symptômes qui reviennent souvent. Voici la formule à utiliser alors.
À faire
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Dans un flacon de 10 ml, mettre 3 ml d’HE de camomille romaine, 2 ml d’estragon et compléter avec de l’HV de noyau d’abricot. Cette synergie pourra être utilisée de trois façons différentes : en mettant une goutte sur les poignets et en respirant en conscience plusieurs fois de suite ; en laissant descendre au fond de la bouche 2 à 4 gouttes ; en appliquant sur la gorge 5 à 10 gouttes.
Ma formule détente et recharge nerveuse
Par Aude Maillard, aromathérapeute
Propriétés Sédative et neurotonique, antispasmodique, régulatrice neurovégétative, cardiovasculaire et surrénalienne.
Indications Stress et surmenage, fatigue, tension nerveuse, insomnies et dystonie neurovégétative cardiovasculaire (palpitation, hypertension artérielle), digestive (troubles du transit), respiratoire (dyspnées et oppressions thoraciques).
HE de marjolaine des jardins (3 ml)
Origanum majorana
HE de petitgrain clémentinier de Corse (4 ml)
Citrus clementina
HE de katafray (2 ml)
Cedrelopsis grevei
HV de noyau d’abricot (QSP 30 ml)
Préparation Munissez-vous d’un flacon en verre teinté de 30 ml pourvu d’un compte-gouttes, versez-y les huiles essentielles selon les quantités indiquées et complétez jusqu’en haut du flacon avec l’huile végétale de noyau d’abricot. Refermez soigneusement et agitez.
Mode d’utilisation
Associez les trois voies suivantes :
• Voie olfactive : respirez deux gouttes à l’intérieur des poignets, au moins 6 fois par jour, et à volonté selon les besoins. • Voie cutanée : 5 à 20 gouttes selon les besoins à appliquer sur la zone qui résonne avec le stress, le plexus cardiaque ou respiratoire ou le ventre. Le soir au coucher, privilégiez l’application le long de la colonne vertébrale avec une vingtaine de gouttes.
• Voie sublinguale : si besoin, prenez trois gouttes en bouche 3 fois par jour.
Durée du traitement
À faire 5 jours sur 7, le temps nécessaire.
Contre-indication
Déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes.
Une goutte de spiritualité en cas de burn-out
L’épuisement nerveux, communément appelé burn-out, est officiellement reconnu dans le monde de l’entreprise depuis quelque temps. Cette consumation intérieure inexorable aboutit à une perte totale de maîtrise de tous les aspects de l’être, tant sur le plan physique, que psychique, émotionnel ou encore spirituel. Quand le processus est enclenché, pour s’aider et se donner les moyens de changer de chemin, la méditation, la sophrologie ou encore l’hypnose sont des techniques d’évolution et de transformation de l’être humain. Pour leur donner plus d’impact, accompagner les séances par la vibration des huiles essentielles d’ancrage et d’élévation spirituelle peut être un catalyseur.
À faire
Par Aude Maillard, aromathérapeute
La myrrhe et l’encens connectent aux forces spirituelles, le cyprès de Provence rappelle que l’Homme est un trait d’union entre la terre et le ciel, la force tranquille du cèdre de l’Atlas ancre et apaise les peurs. À mettre sur un mouchoir à sentir, ou sur des lunettes olfactives ou encore dans un diffuseur atmosphérique, le mélange suivant (à réaliser dans un flacon de 10 ml en verre teinté) : HE de cyprès de Provence, 120 gouttes, HE de myrrhe de Somalie, 90 gouttes, HE de cèdre de l’Atlas, 10 gouttes, HE d’encens oliban, 60 gouttes.
La belle verticalité des conifères
Les conifères évoquent l’ancestralité, le respect et la puissance vitale. Leur longévité, leur magnificence, leurs forêts oxygénatrices et revitalisantes, leurs aiguilles aiguës et toujours vertes et leur diversité en font des arbres à part. Leurs essences restituent cette force de vie qui redresse. Elles ont des propriétés pharmaco logiques, psycho-émotionnelles et vibratoires qui vont toutes dans le sens de la tonification des systèmes, de l’affirmation de soi et de l’ouverture des chakras. En période d’épuisement nerveux, elles vont apporter un soutien particulièrement précieux au niveau des surrénales. Ces deux petites glandes sont en charge de la production de cortisol (dont elles vont doper le pic à 8 h 00 du matin) et d’adrénaline, les deux hormones du stress.
À faire
Par Aude maillard, aromathréapeute
Mélanger dans un flacon : HE de pin sylvestre 10 ml, HE d’épinette noire 10 ml, HE de marjolaine des jardins 10 ml (recharge nerveuse). Faire pénétrer 15 gouttes du mélange à l’intérieur des avant-bras, matin et soir, en cure de 10 jours.