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L'aroma sous hypnose

L'aroma sous hypnose

Ouvrir l'horizon thérapeutique des malades atteints de cancer, c'est le pari audacieux de la Clinique mutualiste de l'Estuaire, à Saint-Nazaire. Elle propose depuis trois mois des séances sur mesure alliant olfactothérapie et hypnose pour soulager les effets secondaires des traitements.

À peine 150 millisecondes, c’est le temps éclair pour qu’une odeur parvienne au cerveau et touche notre sphère émotionnelle. Bien plus rapide que la transmission d’une image ou d’un son. C’est tout l’intérêt de ­l’olfactothérapie qui permet, en inhalant les principes actifs des huiles essentielles, d’agir rapidement sur notre système nerveux pour l’apaiser ou le stimuler. Ces bénéfices thérapeutiques ont convaincu la Clinique mutualiste de l’Estuaire, à Saint-Nazaire, de former une partie de son personnel aux bases de l’aromathérapie : « C’est une approche globale et intéressante pour nos patients atteints de cancer, explique Céline Le Noc, cadre infirmière. Nous pouvons leur proposer d’agir sur les désagréments de leurs traitements ». Alexia Blondel, spécialiste en aromathérapie, a formé une dizaine d’infirmières, médecins et pharmaciens : « Avec ma formation en biologie médicale, je parle le même langage que les équipes soignantes et je peux faire le pont entre le domaine de l’allopathie et celui des plantes. Je m’appuie sur les études scientifiques pour leur démontrer les propriétés des huiles essentielles et leurs effets sur le métabolisme...

. Nous avons écarté certaines plantes aux effets hormonaux contre-indiqués en cancérologie, comme la sauge sclarée par exemple. » Exit aussi des huiles essentielles contenant des cétones, comme le romarin camphré potentiellement neurotoxique, ou allergisantes par voie aérienne comme l’Eucalyptus globulus.

Marion Derez, médecin généraliste à la ­clinique a ­découvert « une approche complémentaire et ­sécurisante. car ces plantes ont des propriétés ­validées scientifiquement. C’est un moyen de soulager certains maux là où, en allopathie, nous sommes démunis. Peut-être même que ça aidera à stabiliser la prise d’anxiolytiques. » Quatre protocoles d’aromathérapie en olfaction ont été validés par le comité du médicament interne à la clinique. En cas ­d’anxiété, les patients ont le choix entre les huiles essentielles d’épinette noire ou de bergamote. Pour les nausées et les vomissements, le citron ou la menthe poivrée sont proposés, le petit grain bigarade ou l’orange douce seront indiqués pour les insomnies. Enfin, l’orange douce et le citron dissiperont efficacement les odeurs incommodantes.

Ces essences de plantes servent aussi de ­supports thérapeutiques à une autre innovation de la clinique. Depuis le mois de novembre, des séances mixtes d’hypnose et d’aromathérapie sont proposées aux patients (lire l’encadré). L’infirmière, Émilie Fouilleul, est convaincue des bienfaits de cette pratique : « Associer les huiles essentielles à l’hypnose ancre plus profondément les bénéfices d’une séance. Choisir une odeur qui leur plaît aide les patients à vivre pleinement leur expérience sous hypnose. À la fin, ils sont plus sereins, apaisés et les effets sur l’anxiété et les nausées sont indéniables ». Si l’expérience est encore trop récente pour en tirer un bilan, elle ouvre des perspectives nouvelles.

Une séance sensorielle et hypnotique

Titulaire d’un diplôme universitaire d’hypnose, Émilie Fouilleul est l’une des quatre infirmières à pratiquer les séances d’hypnose et d’aromathérapie à la clinique. Un protocole sur mesure pour accompagner les malades atteints de cancer pendant leur traitement : « Je commence par faire choisir au patient une huile essentielle qu’il aime, puis je place sur son nez des lunettes olfactives imprégnées de cette odeur. Je lui demande ses attentes et ses souhaits pour cette séance, puis le voyage en hypnose commence. C’est une expérience unique à chaque fois, car j’accueille la personne là où elle en est. Je la guide pour qu’elle aille chercher ses ressources et son énergie ». À la fin, l’infirmière donne un stick d’inhalation au patient pour qu’il puisse retrouver les sensations vécues en séance quand il en aura besoin.

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