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Huiles essentielles et soleil : gare aux problèmes de peau 

Prévenir les problèmes de peau dus au soleil avec les huiles essentielles
Prévenir les problèmes de peau dus au soleil avec les huiles essentielles

Aromathérapie et UV peuvent produire un cocktail néfaste pour la peau. Quelles essences et quelles huiles essentielles sont à éviter quand on s’expose au soleil et comment bénéficier de leurs propriétés sans risques ? On vous livre nos précautions d’usage et conseils avec Alexia Blondel, spécialiste et formatrice en aromathérapie.

L’été, en particulier, nous sommes attirés par les notes fraîches et citronnées et il serait tentant d’utiliser des essences d’agrumes pour élaborer un parfum vivifiant. C’est justement l’erreur à éviter, car « les écorces d’agrumes contiennent des molécules appelées “furocoumarines” qui réagissent au soleil et deviennent photosensibilisantes pour la peau  », explique Alexia Blondel, experte en aromathérapie et auteure de Ma boîte à outils des huiles essentielles (éditions Dunod). En effet, ces molécules absorbent les rayons ultraviolets, transmettent cette énergie aux cellules fabriquant la kératine et les brisent, causant des dommages cutanés. Certains symptômes comme les cloques et les coups de soleil cicatrisent vite, mais la réaction peut aussi provoquer des dépigmentations et des taches brunes irréversibles, sans compter l’accroissement du risque de cancer de la peau. Ces effets sont bien connus des parfumeurs « qui ont arrêté, par exemple, les eaux de Cologne à base d’essence de bergamote, très en vogue dans les années soixante-dix, car elles provoquaient des taches de dépigmentation sur le décolleté », raconte la spécialiste. Aujourd’hui, l’industrie cosmétique et la parfumerie veillent à bannir les furocoumarines de leurs compositions.

Rutacées et Apiacées photosensibilisantes

On retrouve les furocoumarines dans deux grandes familles aromatiques en particulier : les Rutacées, à laquelle appartiennent les agrumes, et les Apiacées. Ainsi, les essences de bergamote, de citron, de lime, d’orange et de pamplemousse contiennent ces molécules dans leurs zestes, pressés à froid. À ne pas confondre avec les huiles essentielles (HE) d’agrumes qui, elles, ne sont pas photosensibilisantes, car la distillation permet d’éliminer les furocoumarines. Le problème est de s’assurer de la dénomination exacte du produit, car certaines marques confondent allégrement essence et huile essentielle dans leurs appellations… Lorsqu’on utilise les agrumes dans un but thérapeutique (ils sont stimulants au niveau digestif, antiviraux, calmants, sédatifs…), « on préconise davantage les essences, car les furocoumarines ont un effet très intéressant sur les sphères digestive ou psycho-émotionnelle à condition de ne pas s’exposer au soleil », précise Alexia Blondel. Ces molécules sont présentes aussi chez les Apiacées (ou Ombellifères), dans les huiles essentielles de céleri (feuille et plante entière), de khella, d’angélique (racine et semence), de cumin, d’aneth, de persil et de verveine citronnée. Là aussi, elles s’avèrent photosensibilisantes.

La bonne protection 

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Se protéger du soleil

Il est important d’éviter toute exposition au soleil durant les 24 heures suivant l’application cutanée de ces essences ou de ces HE pour protéger votre peau des effets potentiels du cocktail soleil-furocoumarines. Même si elles sont diluées – cela diminue leur photosensibilité–, on prendra les mêmes précautions. Si leur usage cutané présente davantage de risques, il faut également faire attention à leur utilisation par voie orale, « car elles vont se diffuser dans notre circulation générale et peuvent générer aussi des réactions cutanées », avertit l’experte. Tout est une question de dosage : si on se limite à l’ingestion de 2 à 3 gouttes par jour dans une cuillère de miel, on ne court pas de risques. La spécialiste invite toutefois à être vigilant lorsqu’on fabrique soi-même des gélules aromatiques, car on peut vite atteindre des doses importantes. Il sera plus prudent d’attendre, là aussi, 24 heures avant de prendre le soleil, même si on se couvre de crème solaire à fort indice de protection.

Huiles essentielles et crème solaire

On veillera d’ailleurs à choisir une crème solaire 100 % naturelle, pour préserver sa peau et l’environnement, mais aussi pour éviter des interactions problématiques avec les huiles essentielles, photosensibilisantes ou pas. En effet, Alexia Blondel souligne que les huiles essentielles appliquées sur l’épiderme sont capables de passer la barrière cutanée et d’emmener leurs actifs loin dans l’organisme : « Elles peuvent alors servir de véhicule aux composants nocifs et aux perturbateurs endocriniens des crèmes solaires ou d’autres produits cosmétiques non naturels. » On prendra moins de risques en mélangeant ces essences de plantes avec des huiles végétales naturelles (en dehors du macérât huileux de millepertuis photosensibilisant) si on veut par exemple profiter des vertus anti-cellulite du citron et du pamplemousse. On rappelle également que toutes les huiles essentielles s’oxydent vite à la lumière et à la chaleur, elles perdent alors en qualité et sont plus allergisantes. Mieux vaut donc les utiliser hors exposition solaire et conserver ses flacons bien à l’abri à l’ombre et dans un endroit frais.

Alexia Blondel est spécialiste en huiles essentielles à Sèvres-Anxaumont (86).

Les essences et huiles essentielles photosensibilisantes

Essences :

  • Bergamote (Citrus aurantium ssp. bergamia)
  • Citron (Citrus limon), zeste
  • Lime (Citrus limetta), zeste
  • Orange amère (Citrus aurantium), zeste
  • Pamplemousse (Citrus paradisii), zeste

À savoir : les essences de mandarine (Citrus reticulata, zeste) et d’orange douce (Citrus sinensis, zeste) sont considérées comme peu phototoxiques, mais tout dépend de leur zone de production et de leur pourcentage de furocoumarines.

Huiles essentielles :

  • Angélique (Angelica archangelica), racine et semence
  • Céleri (Apium graveolens), feuille et plante entière
  • Cumin (Cuminum cyminum)
  • Khella (Ammi visnaga)
  • Verveine (Lippia citriodora)
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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