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Mensonges, mensonges

Mensonges, mensonges

Difficile de passer sous silence ce nouveau scandale concernant le bisphénol A. L’Autorité de la concurrence vient en effet de révéler l’entente entre une quinzaine d’opérateurs de l’industrie agroalimentaire qui ont signé un pacte pour qu’aucun d’eux ne mette en avant l’absence de BPA dans leurs produits tant que le bisphénol A n’était pas définitivement interdit, prétextant que cela aurait perturbé leur chaîne de valeur.

Pourtant, dès le milieu des années 2000, plus de 100 études font état des effets nocifs de ce perturbateur endocrinien. Sous l’impulsion de personnalités comme le toxicologue André Cicollela, le débat sur sa dangerosité arrive sur la place publique, puis au parlement. Le bisphénol A est d’abord interdit pour les biberons et une loi de fin 2012 interdit la mise sur le marché de tout objet contenant du BPA, mais donne aux fabricants jusqu’au 1er janvier 2015 pour se mettre en conformité.

Ce qu’a découvert l’Autorité de la concurrence, infligeant une amende globale de 19,5 millions d’euros, c’est que d’octobre 2010 à juillet 2015, quatre organismes professionnels et 11 marques* se sont mis d’accord pour ne pas se faire concurrence en s’abstenant d’indiquer l’absence de bisphénol A sur leurs boîtes de conserve, cannettes, etc. Ils ont ainsi « privé les consommateurs de la faculté de choisir des produits sans bisphénol A à une époque où de tels produits étaient disponibles et alors que cette substance était déjà considérée comme dangereuse pour la santé », selon les termes de l’autorité de la concurrence.

Rappelons que le bisphénol A est à l’origine de risques tels que fausses couches, infertilité, neurotoxicité, etc. Ainsi, des industriels de l’agroalimentaire ont, pendant plus de quatre ans, sciemment ralenti la mise en œuvre d’une mesure de santé publique destinée à protéger les consommateurs. Ces organisations se sont rencontrées fréquemment afin de faire front, faisant même pression sur ceux qui pouvaient voir les choses autrement, et résistant à la grande distribution qui leur demandait régulièrement des produits sans bisphénol A.

L’affaire remontant à plus de huit ans, on peut se demander si de tels comportements pourraient encore avoir lieu aujourd’hui, alors que l’industrie agroalimentaire se présente comme beaucoup plus engagée pour la transparence alimentaire. Pourtant, les mis en cause n’ont pas jugé bon de reconnaître leurs torts après la mise en évidence de la fraude. Bien au contraire ! Plusieurs d’entre eux ont annoncé qu’ils allaient faire appel de la décision de l’Autorité de la concurrence. Le président de l’Ania a confirmé sur Radio classique qu’il allait contester cette « mesure injuste ».

Sans doute est-ce plus juste de tromper le consommateur et de soumettre sa santé à l’épreuve de composants toxiques…

*Andros, Bonduelle, Charles et Alice, Cofigeo, Conserves France, D’Aucy, General Mills, et Unilever, conserveurs, Ardagh, Crown et Massilly, fournisseurs de boîtes, ainsi que les organismes professionnels : Fiac, Adepale, Ania, SNFBM.

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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