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Les champignons, une médecine à découvrir (3/5)

Anticancéreux, régénérants du système nerveux, protecteurs cardio-vasculaires… Nombre d'études prouvent désormais que les champignons méritent leur réputation d'aliments de longue vie et de protecteurs immunitaires. Voici un état des lieux du champ thérapeutique de ces espèces végétales, dont certaines sont encore peu connues en Occident. Et constituent une médecine à part entière.

Enokitaké, Flammulina velutipes

Les champignons pour renforcer son microbiote

C’est leur richesse en polysaccharides qui explique l’action des champignons – notamment le reishi, le shiitaké, le maitaké, l’enokitaké, et le bolet à pied rouge – sur notre immunité. Parmi les polysaccharides, les bêta-glucanes hydrosolubles se distinguent pour leur impact sur notre système immunitaire. Dans l’intestin, plusieurs familles de globules blancs veillent ainsi sur notre santé, certains siégeant dans des ganglions appelés plaques de Peyer. « Dès l’arrivée des bêta-glucanes, ces fibres vont stimuler l’activité et la production des globules blancs qui dévorent les cellules contaminées. Activés, ces macrophages vont même produire un facteur antitumoral (TNF-alpha) nommé la ­cytosine », explique Jean-Claude Secondé, ostéopathe et auteur de l’ouvrage de mycologie Les champignons de santé et de longévité. Ce renforcement de notre système de défense est combiné à une baisse des facteurs inflammatoires. C’est ce que précisent plusieurs recherches dont une étude américaine, effectuée sur un groupe de 52 jeunes adultes auxquels on a fait consommer cinq à dix grammes de shiitaké sec, tous les jours durant quatre semaines.

Si certaines fibres des champignons « dopent » les cellules immunitaires présentes dans le tube digestif, elles modifient également la composition du microbiote. Une équipe de chercheurs chinois s’est ainsi penchée sur les effets de la consommation de six espèces de champignons : oreille de...

Juda ( Auricularia auricular), enokitaké (Flammulina velutipes), lentin du chêne ou shiitaké (Lentinus edodes), champignon de Paris (Agaricus bisporus), pleurote en huître (Pleurotus ostreatus) et pleurote du panicaut (Pleurotus eryngii) sur notre flore intestinale. Ils ont ainsi pu constater une recrudescence des bifidobactéries et des bactéroides spp considérées comme des bactéries protectrices. Une baisse des fusobactéries inflammatoires qui sont impliquées dans les crises d’appendicite aiguës, les tumeurs colorectales et la parodontie a également été rapportée. Comment expliquer ce mode d’action ? « Les champignons n’agissent pas comme des probiotiques. Mais, ils pourraient contenir des endobiotes et des bactériophages à la fois colonisateurs et protecteurs », souligne le mycothérapeute Bruno Donatini.

Vingt espèces de champignons peuvent être proposées en fonction du trouble associé à la faiblesse de l’immunité. « On ne peut pas les considérer comme des médicaments, mais plutôt comme des aliments qui permettent d’harmoniser une flore intestinale déséquilibrée (une dysbiose), précise Ghislaine Hamon, pharmacienne formée à la médecine intégrative. Ce qui est ­souvent le cas chez les personnes malades qui doivent aussi revoir leur hygiène de vie. » En revanche, elle conseille d’éviter de suivre une mycothérapie en cas de maladies auto-immunes et de se méfier du shiitaké qui peut provoquer des ­réactions allergiques. Préserver le système digestif doit rester la priorité.

ZOOM

L’hydne hérisson combat les ulcères

L’hydne hérisson (Hericium ­erinaceus) est utilisé en ­médecine chinoise pour traiter les ­symptômes liés aux ulcères gastriques. Son surnom ravageur de crinière de lion, est lié à sa forme, sorte de bouquet pendant, ressemblant à une chevelure. Les ­chercheurs ont aussi démontré son puissant pouvoir inhibiteur ­d’Helicobacter pylori, une bactérie qui infecte la muqueuse gastrique, à l’origine d’atrophies gastriques, d’ulcères et de cancers. Par ailleurs, il favorise la construction osseuse. Il est donc indiqué en cas d’ostéoporose, de fracture ou de parodontopathie.

De la cueillette à l’assiette

La girolle

De couleur jaune à orangé, elle a une drôle de forme d’entonnoir. Sa quantité de protéines (99 grammes pour un kilo de girolles séchées) en fait le champion végétal “es” protéines. On la cuisine dans une poêle en ajoutant un peu de persil ou en omelette. À savoir, la girolle s’illustre aussi par ses propriétés antimicrobiennes. En 2012, au Nigeria, les chercheurs Aina, Jonathan, Olawuyi, Ojelabi et Durowoju ont démontré que l’extrait liquide de girolle inhibait la croissance de la bactérie intestinale Escherichia coli (à l’origine de ­gastro-entérites ou d’infections urinaires). Tandis que d’autres chercheurs ont identifié la présence d’acide glutamique dans le champignon, un neurotransmetteur stimulant la mémoire, l’attention et la vivacité d’esprit.

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