Dossier
Mieux manger et prévenir le cancer (1/5)
Une grande partie des cancers pourraient être évités car ils sont dus à nos modes de vie et à notre environnement. Parmi eux, 20 % des facteurs de risque concernent notre alimentation. De quoi nous motiver à revoir nos habitudes, en évitant les aliments favorisant le cancer, et en consommant plus d'aliments protecteurs. Il n'est jamais trop tard pour bien faire !
Mieux manger et prévenir le cancer
Une grande partie des cancers pourraient être évités car ils sont dus à nos modes de vie et à notre environnement. Parmi eux, 20% des facteurs de risque concernent notre alimentation. De quoi nous motiver à revoir nos habitudes, en évitant les aliments favorisant le cancer, et en consommant plus d'aliments protecteurs. Il n'est jamais trop tard pour bien faire !
Chaque année, 400 000 personnes environ déclarent un cancer en France. C’est beaucoup, même pour une maladie due au vieillissement de l’organisme. Bien sûr, on peut se dire que les cancers sont diagnostiqués à un âge relativement avancé, l’âge médian étant de 68 ans pour les hommes et 67 pour les femmes en 2018, selon la Ligue contre le cancer. On peut se dire aussi qu’on en guérit plus facilement de nos jours. Dans les faits, pas si facilement que cela… Oncologue et auteur de Cancer, un traitement simple et non toxique, le Dr Laurent Schwartz regrette que « la mortalité par cancer n’ait que peu varié depuis 1960 (- 13 %), et que le nombre de nouveaux cas ait explosé dans les pays occidentaux ».
Comment l’expliquer ? Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), 40 % des cancers seraient causés par des facteurs...
de risque évitables, c’est-à-dire liés à notre mode de vie et à notre environnement. Parmi eux, l’alimentation trône en bonne place. Officiellement, presque 20 % des risques sont ainsi liés à ce que nous buvons et ce que nous mangeons. Ainsi, une alimentation déséquilibrée présente un risque de 5,4 % de développer un cancer. Mais si on est en surpoids ou obèse, le sur-risque augmente de 5,4 %. Et il grimpe encore bien au-delà si on est un consommateur d’alcool régulier. Gare à l’effet cocktail !
Comme on peut s’y attendre, ce sont les organes digestifs qui sont les plus touchés en commençant par la bouche, l’œsophage, l’estomac, les intestins mais aussi le foie et le pancréas. Cependant, d’autres organes comme le sein ou la prostate pourraient être impactés par nos choix alimentaires. On soulignera d’ailleurs qu’ils sont en France les cancers les plus fréquents, avec les cancers du côlon et celui du poumon, principalement lié au tabac.
Durant les vingt-cinq dernières années de recherche en tout cas, la relation entre nutrition et cancer a été établie avec un fort niveau de preuve scientifique. À partir des dernières données, le World Cancer Research Fund (WCRF) et l’American Institute for Cancer Research (AICR) ont même établi un rapport actualisant les recommandations alimentaires. Certaines habitudes vont bel et bien nous protéger alors que d’autres méritent vraiment d’être limitées. En outre, plus on vieillit, plus il faudra être vigilant à ce que l’on mange. Mais, bonne nouvelle, il n’est jamais trop tard pour reprendre son assiette en main, même quand on est atteint d’un cancer… Et sans avoir besoin de se mettre au régime. « Une étude récente sur le cancer du sein a montré que les risques de récidive étaient diminués de 40 % si on adapte son alimentation à ses véritables besoins », souligne le Dr Michel Lallement, auteur du livre Les Clefs de l’alimentation santé. On retiendra cette note d’espoir. D’autant qu’il suffit parfois de simples ajustements pour que notre alimentation devienne ou redevienne protectrice contre les cellules malignes.