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La périlla : une Asiatique qui s’acclimate bien en Vendée

Culture de périlla
Culture de périlla

C’est une tendance de fond et c’est tant mieux : de plus en plus de fabricants de compléments alimentaires naturels cherchent à relocaliser leurs sources d’approvisionnement. C’est le cas du laboratoire Salvia, spécialiste de la périlla, une plante asiatique aux nombreuses vertus. La première récolte a lieu cet automne en Vendée, un pari réussi que nous sommes allés voir sur le terrain.

L’aspect général du champ peut laisser penser qu’il s’agit de plants de framboisiers. Lorsqu’on se rapproche, on se rend compte que les feuilles ont une morphologie rappelant celle de l’ortie. Arrivés dans la parcelle, il apparaît clairement que la périlla, plante asiatique alimentaire et médicinale aussi connue sous le nom de « shiso », ne ressemble à aucune autre. Ses feuilles sont dentées et gaufrées et elles dégagent un subtil parfum musqué dû à la présence d’huile essentielle.

En bouche, la saveur est difficilement définissable, comportant à la fois des notes d’anis, de poivre, de mélisse, de coriandre et de cannelle, avec en prime une sensation astringente. Cet exotisme aromatique nous ferait oublier que nous nous trouvons à Saint-Étienne-de-Brillouet, au cœur de la campagne vendéenne. « Cet essai cultural s’inscrit dans le virage bio pris il y a une dizaine d’années par la région », explique Julien Guillon, responsable technique de la CAVAC, une coopérative agricole qui regroupe dix mille agriculteurs sur le territoire. Or les plants de périlla, cultivés cette année en Vendée sur environ neuf hectares, se sont très bien développés : il faut croire que le climat humide et les terres argilo-calcaires de la région leur sont favorables.

Culture de périlla en Vendée

La périlla, une filière locale

À la demande du laboratoire Salvia, basé en Vendée, deux cultivateurs du cru se sont lancés dans cette nouvelle production labellisée AB. La périlla est précieuse pour ce fabricant de compléments alimentaires puisqu’elle se retrouve dans la plupart de ses formules. Il faut savoir qu’en médecine traditionnelle chinoise, les feuilles de périlla séchées apparaissent dans de nombreuses prescriptions à base de plantes médicinales afin d’en améliorer l'effet thérapeutique global. Pour Salvia, c’est l’huile végétale tirée des graines, exceptionnellement riche en oméga-3, qui joue ce rôle : elle sert en effet de support à la plupart des formules d’aromathérapie de la marque. Le laboratoire, qui depuis vingt-cinq ans vante les mérites de la périlla, emploie aussi son huile essentielle, extraite des feuilles : elle est associée à l’huile végétale pour en augmenter l’efficacité, contre les allergies par exemple. « Cette filière doit pouvoir nous permettre de disposer, dans quelques années, d’une autonomie totale pour l’ensemble de notre gamme », espère Paul Grossin, dirigeant de Salvia.

Obtenir aussi de l’huile végétale de périlla

C’est principalement en Chine, où la périlla est traditionnellement cultivée, que l’entreprise s’est approvisionnée jusqu’à aujourd’hui. Là-bas, la floraison de la plante marque le signal pour la récolte des feuilles en vue de leur distillation : c’est à ce moment que la plante est la plus riche en périllaldéhyde, molécule principale de l’huile essentielle. Or la périlla vendéenne, plantée tardivement en juin à cause de conditions climatiques défavorables en mai, a tardé à fleurir… Soulagement à la fin septembre : les fleurs apparaissent enfin, petites et blanches, avec leur forme de lèvre caractéristique, Perilla frutescens étant une Lamiacée comme de nombreuses plantes à essences. La distillation aussi se teinte d’une couleur locale. En effet, Pierre Daviet est revenu il y a trois ans dans sa région natale afin de vivre sa passion pour la botanique et les parfums. Il produit ses propres huiles essentielles vendues sous la marque Vent des Arômes et distille à façon pour d’autres sociétés comme Salvia.

Etant donné que la périlla s’est bien développée, le laboratoire Salvia prévoit de laisser une partie des surfaces monter en graines afin d’obtenir de l’huile végétale. Il restera alors à analyser l’huile essentielle et l’huile végétale tirées de cette périlla vendéenne. Des résultats qui permettront de se projeter l’année prochaine comme le confirme Paul Grossin : « En fonction des résultats qualitatifs et quantitatifs, nous allons pouvoir déterminer quelle surface nous ferons cultiver l’année prochaine. »

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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