Pas bête, le vétérinaire apithérapeute !

« Ton vétérinaire est complètement fou ! », se serait écrié un chasseur venu soigner son chien chez le docteur Gonella, suite aux recommandations d'un ami. « Son chien de chasse souffrait d'une plaie sur la paroi de la cage thoracique. J'ai réalisé mes soins habituels : une incision suivie d'un pansement au miel. Au départ sceptique, le maître a finalement été rassuré quand il a constaté les très bons résultats », raconte le vétérinaire installé à Mende, en Lozère, depuis quinze ans.

Apiculteur tout comme son grand-père, il utilise le miel au quotidien, particulièrement sur les plaies thoraciques que peuvent subir les chiens de chasse suite à des blessures ou à des griffures d'aubépines. De telles plaies sont souvent difficiles à cicatriser et, il le constate régulièrement, sans pansements au miel, certains de ses confrères parviennent très difficilement à les soigner. Parmi ses clients, certains chasseurs réalisent d'ailleurs désormais eux-mêmes ces pansements.

Du miel pur en utilisation quotidienne

Le docteur Gonella se souvient également de ce chat dont la patte, prise dans un piège, avait la peau totalement écorchée sur la partie basse, laissant l'os visible. Après un nettoyage, le vétérinaire a appliqué durant trois à quatre jours un pansement au miel selon un procédé très simple (lire l'encadré ci-dessous). Le chat a très bien cicatrisé et pu récupérer sa patte dans un état parfaitement fonctionnel. Le miel utilisé est pur ou parfois sous forme de spray, et il s'agit, de préférence, de miel de châtaignier, « plus efficace sur les plaies que le miel de thym », selon son expérience.

De plus en plus de vétérinaires adoptant les pansements au miel, les laboratoires développent des pommades cicatrisantes à base de miel. Mais le docteur Gonella préconise le produit pur, « beaucoup moins cher et certainement aussi efficace ». Et de surcroît, respectueux sur le plan écologique.

Pollen frais pour mieux digérer

Chez les chats souffrant de coryza (une maladie respiratoire fréquente et extrêmement contagieuse), les chiens atteints de la toux du chenil (une infection de la trachée et des bronches se traduisant par une forte toux) ou en cas de cancer, le vétérinaire affectionne la propolis (sous forme de sirop ou de gélules, de préférence formulés sans alcool), afin de renforcer l'immunité de l'animal. « Le pollen frais et la gelée royale sont également très intéressants en cas de pathologies digestives », précise-t-il, mais les coûts, « un peu rédhibitoires », en limitent l'usage. Enfin, son épouse, apicultrice et savonnière, introduit la cire d'abeille dans des baumes au calendula, à l'achillée millefeuille et au calophylle, très utiles en cas de piqûres d'insectes ou pour apaiser une cicatrice¹.