Dossier
Face au cancer, quels soutiens naturels adopter ? (1/5)
Nous connaissons ou avons tous connu une personne touchée par le cancer. Et pour cause, un tel diagnostic concerne 400 000 Français de tous âges chaque année. Or, de maladie aiguë et mortelle, le cancer s’est mué en affection de longue durée, survenant plus tôt et permettant une plus grande espérance de vie. Pour mieux vivre la maladie et ses à-côtés, comme la fatigue ou les effets secondaires des traitements, des soins d’accompagnement naturels sont recommandés.
Cancer : adopter une démarche holistique
La plupart des malades du cancer sont généralement confrontés, avant même leur diagnostic, à une détérioration de leur qualité de vie : une fatigue inhabituelle en passe de devenir chronique, une perte d’appétit et de poids, des troubles du sommeil, une anxiété récurrente, etc. La fatigue persistante est probablement le signal le plus courant.
Une fois la maladie avérée, l’annonce réalisée et le traitement commencé, cette fatigue ne fait, le plus souvent, qu’empirer. Parallèlement, les malades présentent souvent des difficultés métaboliques, engendrées par une alimentation inadéquate et, quelquefois, par un début de dénutrition parce qu’ils n’ont, tout simplement, plus aucun appétit.
Les traitements anticancéreux n’arrangent rien. Au contraire, ils ajoutent des soucis, telles des atteintes inflammatoires de la muqueuse oro-pharyngée (courantes dans le cadre de certaines chimiothérapies), des problèmes hépatiques ou encore des brûlures (quand il s’agit de radiothérapies).
Les soins hospitaliers ne suffisent pas
Ces soins reçus en milieu hospitalier ont pour objectif d’éradiquer le mal en ciblant les cellules cancéreuses...
. Cependant, et c’est une certitude aujourd’hui, une approche aussi restreinte n’est pas suffisante. De plus en plus de médecins comme les Drs Ménat et Dumas plaident donc (voir À lire ci-dessous) pour une démarche holistique tenant compte de la spécificité de chacun et « intégrant la notion de terrain dans toutes ses composantes, c’est-à-dire l’hygiène de vie, les habitudes du patient, sa génétique et sa psychologie ».
En effet, il est démontré qu’une alimentation saine, la pratique d’une activité sportive, un suivi psychologique (entre autres) et le recours à certaines plantes en appoint des traitements classiques peuvent avoir une influence décisive.
Les bénéfices sont nombreux : moindres effets secondaires consécutifs aux cures chimiques, meilleure résistance, récupération plus rapide, confiance rassérénée en soi et en l’avenir… mais aussi une efficacité accrue des protocoles et un terrain qui se renforce, alors que l’allopathie seule ne ferait que l’affaiblir. Sans compter que nous avons tous à gagner à observer cette hygiène de vie, en prévention ou pour éviter les récidives.
La phyto à bon escient
Si les plantes ont un rôle important à jouer dans le programme de soutien aux malades, il ne faut pas pour autant se lancer dans une utilisation frénétique et sans contrôle. Bien que leurs principes actifs soient naturels, certaines sont incompatibles avec les traitements allopathiques.
Ainsi, le millepertuis peut accélérer l’élimination par l’organisme de chimiothérapies, donc en limiter l’efficacité, tandis que l’échinacée et la valériane auraient tendance à ralentir cette élimination, donc à conduire à une concentration sanguine trop élevée. Le pamplemousse et même le thé vert peuvent également entrer en concurrence avec certains médicaments.
Les produits à base de soja et de sauge sont déconseillés en cas de cancers hormonodépendants. Les Drs Ménat et Dumas préconisent de se fonder, sauf avis médical contraire, sur la règle suivante : « Éviter la prise de produits naturels deux jours avant le traitement et trois jours après, en particulier quand il s’agit d’une chimiothérapie. »
À lire
Cancer, être acteur de son traitement, par les Drs Alain Dumas et Éric Ménat,
éd. Leduc.s.