Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

15 expériences pour se relier à la nature (2/6)

Partir à la découverte des plantes médicinales, explorer le monde végétal pour récolter des graines ou goûter la saveur d'une feuille, prendre un bain de forêt pour se ressourcer, pratiquer un loisir ou fabriquer des objets en plein air… la saison estivale est propice à la reconnexion à la nature. C'est le moment de retisser ce lien vital. Voici quinze idées pour renouer le dialogue avec la nature !

Cueillir des plantes médicinales dans la nature

Cueillir sa pharmacie dans la nature

Au milieu d’un sentier, d’une forêt, d’une prairie durant vos vacances, pourquoi ne pas prendre le soin de regarder les nombreuses plantes médicinales qui vous entourent ? Reine-des-prés, achillée millefeuille, sureau, consoude… Le printemps, comme l’été, la diversité est là. Le monde végétal est une foisonnante pharmacie à votre disposition qui évolue au fil des saisons. Alors ne cherchons pas plus loin lorsque des ressources naturelles se trouvent juste autour de nous. Emmanuelle Guilbaudeau, herboriste thérapeute, ne s’en prive pas. Lors de ses sorties botaniques dans la région de Nantes, elle fait découvrir les plantes sauvages médicinales à ses élèves, dont certaines peuvent venir à leur secours directement durant les balades. Une piqûre d’ortie ? Frottez des feuilles de plantain fraîchement cueillies pour dégager leur suc et soulager rapidement les picotements. Cueillez la fleur de mauve à mâchouiller en cas d’aphte dans la bouche pour un effet adoucissant. « J’aime bien l’achillée millefeuille, poursuit l’herboriste. En cas de saignement de nez, on roule une feuille dans la narine, car ses vertus hémostatiques aident à retenir le sang. » On retrouve d’ailleurs souvent cette plante proche des sources, car elle retient les chutes d’eau. De quoi vous éviter de faire demi-tour en pleine randonnée pour rentrer vous soigner ! « L’été, on trouve aussi de la consoude présente le long des rivières. Ses feuilles et ses racines s’utilisent en cataplasme pour soulager les démangeaisons de la peau ou autour de la cheville en cas de foulures, car cette plante reconstruit les tissus et le cartilage », explique Emmanuelle ­Guilbaudeau. Un savoir utile et une belle manière de retrouver une certaine autonomie, en plus de la satisfaction de faire les choses par soi-même. Se tirer d’affaire grâce à la nature, c’est une connaissance précieuse qui marque les esprits. « Les participants se réapproprient les savoirs oubliés de leurs grands-parents, c’est un peu comme s’ils se rapprochaient de leurs ancêtres » confie-t-elle.

De son côté, Françoise Philidet, formatrice et organisatrice de sorties nature au sein de l’association Calenduline dans la région Rhône-Alpes et dans l’Hérault appelle à une pratique régulière pour s’approprier les ­vertus des plantes. « Quand on les a vues une fois, puis cueillies et goûtées ou transformées, on ne les oublie pas ! » Et pour aider les amateurs à se lancer, cette herboriste conseille de repérer des plantes médicinales aisément reconnaissables. La sauge, l’achillée millefeuille, l’origan, le serpolet… Puis de s’intéresser aux vertus médicinales. « Je trouve que le frêne, avec ses feuilles ­composées, est très facile à ramasser et à faire sécher pour nettoyer de l’acidité qu’on accumule dans l’organisme. Les feuilles glabres et étroites du salsifis des prés sont délicieuses en salade et dotées de propriétés antioxydantes et dépuratives. Le thym est idéal pour assaisonner les plats et le lierre terrestre pour concevoir des apéritifs ! », poursuit-elle. Si vous avez du temps durant vos vacances, vous pouvez aussi cueillir les fruits du sureau noir, les transformer en sirops, confitures et gelées. Riches en vitamine C, ces fruits possèdent des vertus immunitaires et circulatoires. Mais gare à ne pas les manger crus, car ces derniers sont purgatifs.

Alors pourquoi ne pas vous lancer et changer votre vision des simples ? « Mes élèves ne regardent plus la nature comme avant, car ils ont créé un nouveau rapport avec elle. Ils ont ­rencontré des êtres vivants », confie Françoise Philidet. Puis, c’est aussi l’occasion d’apprendre à soigner des maux quotidiens moins urgents, qui peuvent servir toute l’année. Ainsi, les sommités fleuries du serpolet pourront être séchées pour en faire des tisanes contre les coups de froid, et celles du romarin pour des tisanes digestives et anti-infectieuses. Enfin, n’ignorez plus les bienfaits de l’alchémille commune lorsque vous la croiserez sur les chemins de vos randonnées. « On peut cueillir ses feuilles que l’on fera macérer dans de l’huile pour lutter contre les vergetures et redonner de l’élasticité à la peau », conseille Françoise ­Philidet. Aussi, selon le lieu où vous partez en vacances, vous rencontrerez différentes plantes sauvages. « Les régions bretonnes très argileuses sont remplies de sureaux, de prunelliers, d’aubépines, alors que le long des rivières, on trouve des plantes sablonneuses, telles que la saponaire ou le lycope », explique Emmanuelle Guilbaudeau. « En montagne, on retrouve plus facilement du souci, de la sauge, du millepertuis, et plus au sud, des plantes aromatiques, telles que le thym, la lavande, le romarin, gourmandes en soleil et terres arides », nous détaille-t-elle. Les coquelicots aiment, quant à eux, la terre fraîche et l’ortie se trouve proche des activités humaines, où elle se nourrit d’azote… Alors ouvrez l’œil, car la nature prend soin de vous. Et bien entendu, rendez-lui la pareille !

Le plantain en ­cataplasme

Piqûres d’abeilles, échardes… un cataplasme réalisé avec deux ou trois feuilles fraîches de plantain constitue un soin épatant. La piqûre sera moins douloureuse et l’écharde sera plus facilement expulsée.

Préparation

  1. Hacher ou broyer les feuilles de plantain fraîches. Si vous êtes dans la nature et que vous n’avez pas de couteau et a fortiori de mixeur, vous pouvez les mâcher (après les avoir rincées) pour obtenir une pâte grossière avec votre salive.
  2. Appliquer sur la peau à l’endroit blessé et maintenez avec un bandage ou un mouchoir.
  3. Renouvelez l’opération toutes les trois à six heures. Les nombreuses vertus du plantain, pensez-y aussi en cas d’ecchymoses, ou d’entorse.

Découvrir le génie de la plante

Producteur de plantes médicinales et auteur, Christian Escriva invite à poser un regard sans a priori sur les plantes. Selon lui, le point de vue académique est incontournable, mais insuffisant pour comprendre une plante. Celui-ci permet de la classer (c’est l’objet de la science botanique) ou de déterminer ses composants chimiques, mais il a tendance à la décrire comme une chose. Il ne dit rien de l’unité vivante que nous pressentons en présence d’un végétal. Christian Escriva propose d’utiliser notre sensorialité pour approcher ce qu’il nomme « génie » de la plante. Cette méthodologie rigoureuse fera l’objet d’un nouvel ouvrage (L’Approche sensorielle des plantes. Huiles essentielles, teintures mères, extraits de Gemmothérapie. Des algues à la famille des encens, à paraître fin 2020 aux éditions Amyris). Voici quelques indications :

  • Le sens olfactif est impliqué dans cette approche. Pensez à l’odeur brûlante de l’origan du Maroc. N’est-elle pas une expression du milieu environnant caractérisé par une très forte chaleur pendant une certaine période de l’année ? Et cette dimension agressive n’est-elle pas en relation avec des vertus anti-infectieuses ?
  • Ce qu’une plante présente à nos yeux est aussi l’expression de son génie : les formes indéfinies des feuilles du figuier ne sont-elles la marque d’un lien fort de cette espèce avec l’élément eau et avec les vertus de type anxiolytique que l’on retrouve dans l’extrait de bourgeon de figuier ?
  • Le dynamisme perceptible dans la croissance du millepertuis perforé n’a-t-elle pas une relation avec ses vertus neurotoniques ?

La difficulté principale de cette méthode réside dans le risque de projections personnelles. L’approche sensorielle d’une plante est une rencontre avec elle, et le génie d’une plante a son existence propre.

Préparer trois teintures mères incontournables

Au fil de vos promenades estivales, cueillez de l’achillée millefeuille, du plantain ou de la reine-des-prés. Vous en ferez trois teintures mères, des soins de base qui vous aideront à passer l’année en bonne santé.

L’achillée millefeuille (sommités fleuries fraîches)

  • En interne : digestive, contre les douleurs des règles, circulatoire.
  • En externe : antiseptique, cicatrisante.

Le Plantain (feuilles)

  • En interne : améliore les troubles respiratoires et allergiques.
  • En externe : en gargarisme ou contre les démangeaisons de piqûres d’insectes.

La reine-des-prés (fleurs et sommités fleuries)

  • En interne : en cas de douleur rhumatismale, de mal de tête, de refroidissement, de cystite, et de cellulite.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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