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L’alkékenge élimine les toxines

Physalis alkekengi
Alkékenge (Physalis alkekengi)

L’alkékenge (Physalis alkekengi) illumine le jardin automnal à l’instant où ses calices floraux verts se gonflent et se transforment en petits lampions d'un rouge éclatant. Emprisonnés à l’intérieur, les fruits, semblables à de petites tomates cerise, apparaissent lorsque la paroi des calices se dessèche et se métamorphose en une dentelle ajourée du plus bel effet. Bien que comestibles, les fruits acidulés sont récoltés pour leur atout médicinal, en particulier pour la sphère urinaire.

Au jardin

L’alkékenge (Physalis alkekengi) pousse en groupe grâce à des tiges souterraines traçantes vivaces qui lui permet d’étendre son territoire au fil des années. Il se plaît en station ensoleillée, dans une terre fraîche, riche et drainée. Pour autant, il est capable de s’adapter à un sol sec ou calcaire à ­condition de lui apporter un peu de compost. Pour des fruits plus sucrés, choisissez l’espèce du Pérou (Physalis ­peruviana).

Semis et plantation

La germination demande ­parfois trois semaines. Au début du printemps (mars) semez sous abri deux à trois graines par godet rempli de terreau modérément tassé. Enfoncez-les à peine avant de les recouvrir, juste un peu, avec du terreau tamisé. Tassez, puis arrosez en pluie. Gardez le substrat humide jusqu’à l’arrivée des jeunes pousses. ­Éclaircissez pour garder une pousse par pot. Les contenants pourront rester sous abri dehors, mais rentrez-les en cas de nuit froide. Mettez vos plants en place à partir de mai, en réservant une distance de 40 centimètres entre les sujets.

Multiplication

La division de touffe est le moyen le plus simple et le plus rapide pour profiter de l’alkékenge dans votre jardin. Il suffit pour cela de ­prélever, au printemps ou à l’automne, chez un voisin, quelques menus morceaux de tiges ­souterraines dotées de radicelles. Replantez ceux-ci aussitôt.

Entretien

Il est réduit au ­minimum. Une fois installé, ­l’alkékenge se débrouille bien tout seul. ­Toutefois, surveillez l’arrosage la première année. Rabattez les tiges en fin de saison (novembre). Malgré une bonne rusticité, il faudra, en zone très froide, protéger éventuellement son pied avec une épaisseur de feuilles mortes (ou de paillage). Si besoin, limitez son extension en éliminant les racines qui ­manifestent des envies d’évasion.

Récolte

Seuls les fruits mûrs doivent être cueillis d’août à novembre (voir plus loin). Cueillez les « lanternes » puis éliminez méthodiquement les calices (très amers) pour ne garder que les baies rouges. Étendez-les en couche mince et faites-les sécher à l’ombre ou à l’aide d’un déshydratateur à 40 °C...

maximum afin de préserver les principes actifs. En séchant, les fruits rapetissent et se rident abondamment. Conservez-les soigneusement dans un bocal opaque fermé.

Ce que dit la science

Soigner la sphère rénale

L’usage de l’alkékenge remonte à l’Antiquité qui a rapidement adopté ses baies pour soigner la goutte, c’est-à-dire l’affection métabolique due à une surcharge de l’organisme en acide urique (déchet de la dégradation des protéines). Le Moyen Âge associe la plante à la sphère rénale et étend son emploi au traitement des œdèmes et des calculs urinaires. À cette époque, la théorie des signatures bat son plein : la forme du fruit ­emprisonné dans le calice gonflé évoque une pierre à l’intérieur d’une vessie. Excellent diurétique, le fruit est également conseillé en complément contre l’arthrose dans le but de mieux éliminer les toxines. Plus tard, la médecine populaire fait encore appel à l’alkékenge sous forme ­d’infusion ­ponctuelle contre la fièvre ou en cure pour ­accompagner l’organisme au printemps ou encore en cas de convalescence. Ces derniers effets seraient en partie expliqués par la grande richesse des fruits en vitamine C. ­Actuellement les ­phytothérapeutes exploitent principalement les propriétés ­antigoutteuses et antilithiasiques (calculs) de l’alkékenge. Plus ­récemment des études chinoises ont mis en évidence l’action ­antidiabétique potentielle d’un extrait issu des parties aériennes et du fruit ­d’alkékenge. Mais d’autres études seront nécessaires pour affiner les résultats.

Un vin médicinal diurétique

Ce vin se prépare à partir des baies mûres qu’elles soient fraîches ou séchées. Il permet d’extraire une partie des principes actifs de l’alkékenge : les caroténoïdes responsables de la belle couleur rouge, la vitamine C (quasiment autant que dans le cynorrhodon), des polysaccharides, polyphénols, des principes amers (physalines), etc.

Ce qui contribue à prévenir les récidives de crise de goutte et de calculs, notamment ceux d’origine urique ou oxalique. Et de façon générale à faciliter le travail des reins et à éliminer les toxines.

Mode opératoire :Physalis

  1. Dans un récipient en verre mettez 50 à 60 g de baies d’alkékenge coupées en morceaux.
  2. Versez 1 litre de vin bio (blanc ou rouge, à votre convenance).
  3. Fermez hermétiquement, puis laissez macérer à l’abri de la lumière pendant neuf jours et jusqu’à trois semaines en remuant une fois par jour.
  4. Exprimez et filtrez à travers une passoire fine ou un filtre à papier afin d’éliminer toutes les petites graines.
  5. Conditionnez en bouteille opaque et étiquetez votre préparation. Ce vin ne nécessite pas d’ajout de sucre.

Posologie : Buvez trois cuillères à soupe par jour, soit l’équivalent d’un verre à porto, en cures de trois semaines par mois, pendant trois mois.

Variante : Des feuilles de frêne (fraîches ou séchées) aux propriétés similaires peuvent compléter les baies d’alkékenge. Dans ce cas, ajoutez environ 40 g à la macération.

Précautions d’emploi : Sauf avis médical contraire, n’utilisez pas l’alkékenge (comme toutes les plantes diurétiques), conjointement avec des médicaments diurétiques ou en cas d’insuffisance rénale ou cardiaque sévère.

À savoir

Encore appelé « coqueret » en lien avec la couleur rouge de son fruit ou plus poétiquement « amour-en-cage », l’alkékenge appartient à la famille des solanacées. Mais contrairement à d’autres plantes de la même famille (belladone, jusquiame, datura, etc.), l’alkékenge ne présente aucun danger dès lors que l’on emploie ses fruits bien mûrs, ce qui garantit un taux très faible de solanine (alcaloïde). Les baies immatures sont, elles, potentiellement toxiques en provoquant des troubles intestinaux.

Autres préparations

L’alkékenge en infusion

En cas de calculs :

  • 30 g (5 à 6 c. à soupe) de baies sèches par litre d’eau froide ; maintenez pendant cinq minutes dans une eau frémissante ; puis hors du feu, laissez infuser dix à quinze minutes. Boire dans la journée, en cures de dix à vingt jours par mois.

En cas de goutte, fièvre, convalescence :

  • 40 g (ou 7 à 8 cuillères à soupe) de baies sèches par litre d’eau, en respectant le mode opératoire précédent. Buvez trois tasses par jour, en cure de sept à dix jours, à renouveler suivant les besoins.
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