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Les algues, trésors de la vie aquatique (1/4)

Consommées au Japon depuis des millénaires, les algues jouissent d’une popularité croissante en Occident. Et pour cause ! De la spiruline à la nori, en passant par le kombu, le wakamé et la laitue de mer, on n’a pas fini de dresser la liste de leurs bienfaits : renforcement de l’immunité, élimination des graisses, prévention du cancer… et même protection contre les UV !

Les algues au Japon

Les algues au Japon

Difficile d’imaginer les richesses que peuvent procurer les algues, ces végétaux aquatiques qui nous chatouillent les mollets et craquent sous nos pieds lorsque nous sommes au bord de la mer. Au Japon, elles font partie intégrante de l’alimentation depuis des milliers d’années, consommées au quotidien à Okinawa, l’île des centenaires. En Asie, des millions de tonnes sont produites chaque année et nous sommes désormais nombreux en Occident à consommer régulièrement l’une d’elles : l’algue nori (Porphyra spp.), celle qui entoure le maki.

Les habitués des magasins bio connaissent bien d’autres algues vendues sous forme fraîche ou sèche : des rouges comme la dulse, des vertes comme la laitue de mer, des brunes comme le wakamé. Celles-ci viennent non pas d’Asie, mais de Bretagne, région qui assure 90 % de la production nationale et qui fait de la France le premier pays récoltant d’algues marines en Europe. La production bretonne est d’ailleurs en plein développement : « La quantité d’algues cultivées devrait progresser fortement dans les prochaines années grâce à l’implantation de nouvelles...

concessions ou à la co-culture avec des coquillages par les conchyliculteurs », estime Hélène Marfaing, chef de projet au Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA). La culture des microalgues se développe en parallèle. Au premier plan, la spiruline, presque inconnue il y a quelques années en Occident, car réservée à des projets de lutte contre la malnutrition dans les pays du Sud : elle est aujourd’hui cultivée par plus de 150 artisans spiruliniers dans toute la France.

L’usage des algues n’est certes pas nouveau, mais il prend aujourd’hui de nouvelles dimensions. Hier valorisées dans des secteurs tels que l’industrie agro-alimentaire – elles procurent des gélifiants et autres agents de texture –, elles deviennent des ressources très prisées pour la cosmétique et la santé naturelle. En médecine, quelques principes actifs sont tirés des algues, et des scientifiques travaillent activement à l’identification de molécules anti-cancéreuses, anticoagulantes ou encore reminéralisantes. Dans ce cadre, même les algues vertes mal-aimées sont étudiées à la loupe par les biologistes. Il est probable que, petit à petit, notre regard va changer sur l’importance des algues et qu’on ne les résumera plus aux marées vertes qui défraient la chronique chaque année.

Les algues comme mets impérial

Intimement liées aux cultures japonaise, coréenne et chinoise, les algues ont longtemps été considérées comme des denrées particulièrement précieuses… Un très ancien dictionnaire japonais-chinois recense ainsi vingt et une espèces d’algues comestibles, assorties de recettes dont certaines sont encore en usage. Servant parfois de monnaie d’échange, comme l’algue hijiki, elles étaient taxées. Au IVe siècle, l’empereur du Japon collectait l’impôt sous forme de feuilles de nori. Le kombu, en particulier, présent apprécié des cours impériales chinoises et japonaises, figurait aussi parmi les offrandes lors des cérémonies religieuses. Dans les sanctuaires shinto du Japon, on brûlait des algues pour demander des récoltes abondantes. Aujourd’hui encore, dans l’Archipel, il est de bon ton d’offrir des algues à ses hôtes, de la même façon qu’on offre du vin ou des fleurs en Occident. Elles n’ont ni racines ni tiges ni feuilles, vivent en eau douce ou en eau salée… Micro ou macro, les algues sont de drôles de plantes aquatiques ! Dans ce dossier d’été, nous vous invitons à mieux profiter de leurs nutriments en les utilisant plus souvent à table. Et à prendre aussi conscience de leur énorme potentiel, sur lequel, dans de nombreux domaines de la santé, nous avons raison de miser pour le futur.

Isabelle Saget, rédactrice en chef 

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