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La cire d'abeille, une base protectrice

La cire d'abeille pour protéger sa peau
La cire d'abeille pour protéger sa peau

C'est un maillon essentiel de la production apicole : sans cire, pas d'habitat pour le miel, et sans miel, pas de production de cire. Précieuse, la cire d'abeille doit être prélevée de la ruche avec mesure. Protéger notre peau, oui, mais protéger la vie des abeilles, aussi…

Dans mes souvenirs de maternité, un produit revient toujours : le liniment oléocalcaire. À base d’huile d’olive, c’est une alternative aux laits chimiques et lingettes imbibées pour le change des bébés. Je massais également le cuir chevelu de mes petits avec pour en retirer les croûtes de lait, et l’utilisais même en démaquillant. À l’époque, je ne décryptais pas les étiquettes et ne me serais jamais doutée que son efficacité et sa douceur provenaient en partie de sa teneur en cire d’abeille, dont le pH est basique. Celle-ci est en plus hydrophobe, c’est-à-dire qu’elle n’est pas soluble dans l’eau.

Une barrière contre les agressions

Dans le liniment, la cire d’abeille constitue une barrière contre les agressions extérieures de l’épiderme (urine…), surtout quand on le laisse en fine couche sur la peau. De même, lorsque la cire est enduite sur des tissus en coton appelés « Bee Wrap », elle permet de concevoir de super emballages alimentaires. Autre particularité : sa malléabilité lorsqu’elle est fondue. D’où son utilisation en excipient. Outre le fait qu’elle épaissit les formules liquides, elle leur attribue les vertus antioxydantes et protectrices des vitamines A et E.

La cire d’abeille est une sécrétion des glandes cirières situées sous l’abdomen des abeilles. Elles la produisent pour consolider la ruche, y fabriquer de grandes plaques à alvéoles et les fermer d’un opercule lorsqu’elles y ont déposé le miel, le pollen ou les larves. « Mais pour 1 kg de cire, les abeilles ont besoin de manger 8 kg de miel ! Donc, si on prélève trop de cire, les abeilles prennent dans les réserves de miel pour reconstruire, et les récoltes sont moins bonnes ! », explique Xavier Crochet, apiculteur dans le Vaucluse. Aussi, il a fait son choix : il ne prélève que la cire des opercules au moment où il récolte son miel, et la réintroduit auprès des abeilles, sous forme de plaques gaufrées, pour faciliter leur bâtissage et optimiser leur production de miel. Pour sa gamme de cosmétiques bios à base de produits de la ruche, inspirée des recettes que son père, ingénieur agricole, mettait au point dans sa cuisine, il est obligé de sous-traiter : « J’ai dû me tourner vers des laboratoires pouvant obtenir des matières premières, dont la cire certifiée bio qui provient d’Europe à prix abordable. Nous avons ainsi pu élaborer...

différents types de produits, là où mon père ne faisait que quelques crèmes assez rustiques ». Mais si les labels bios et Écocert garantissent la qualité des produits et leur origine (souvent multiple), la traçabilité chez les transformateurs et distributeurs sans label reste assez floue…

Attention aux mélanges !

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Une enquête administrative menée en 2016 par le ministère de l’Agriculture sur de la cire en provenance de Chine, d’Afrique et de France conclut que 30 % de celle-ci est mélangé à de la paraffine, de l’acide stéarique (mortelle pour une partie du couvain), des acaricides… Quand elle a été transportée en containers, elle contient également des agents chimiques dus à la fumigation des cargaisons. Autre pratique pouvant générer un transfert de particules nocives dans la cire, l’insertion de plaques en plastique dans la ruche à la place des plaques en cire. Les gros producteurs les apprécient car elles sont plus solides et faciles à retirer pour extraire les « gâteaux » de miel.

Comme Xavier, l’apicultrice Élisabeth Taillandier réintroduit uniquement de la cire dans ses ruches. Si elle en garde une petite partie pour la vente et pour ses ateliers pédagogiques, c’est avant tout pour la préservation des traditions et la transmission d’un savoir. « Attention, lorsqu’une cire est vendue blanche, c’est qu’elle a été blanchie chimiquement, ou récoltée avant que les abeilles ne la mastiquent et y introduisent du pollen et de la propolis. Même fondue et filtrée pour être nettoyée et transformée en feuilles alvéolées ou en pastilles, une cire de qualité reste jaune clair ou foncé, selon l’espèce des fleurs butinées. » J’apprends à l’occasion qu’existent des amateurs de cire d’abeille à manger, en cure de nids d’abeille ! Personnellement, je me suis plus volontiers lancée dans la fabrication d’un liniment maison, qui me semble valoriser la cire d’abeille sans trop en nécessiter. Je vais à présent le tester pour nettoyer et entretenir mes meubles… Pour le reste, je suis déjà convaincue.

Baume à la cire d'abeille

Recettes de mère Nature

Le liniment maison

Pour le fabriquer, il vous faut très peu d’ingrédients : 250 g d’huile d’olive extra-vierge 100 % pure et pressée à froid, le même poids d’eau de chaux, et 12 g de cire d’abeille. Chauffez l’huile d’olive et la cire dans un récipient au bain-marie. Mélangez doucement jusqu’à homogénéité et hors du feu, versez l’eau de chaux. Mixez avec un mixeur plongeur. Versez le liniment dans le flacon en verre à pompe. Ce produit se conserve entre deux et quatre mois à l’abri de la lumière.

Les baumes d’hydratation d’Élisabeth Taillandier

Baume à lèvres ultra-doux

Faites fondre une cuillerée à soupe de cire d’abeille au bain-marie et ajoutez-y 10 gouttes d’huile d’amande douce. Une fois la préparation bien liquide, versez-la dans des petits contenants (deux pots de 4 ml). Appliquez sur les lèvres dès que nécessaire, l’hiver contre les gerçures, l’été contre le dessèchement.

Baume anti-démangeaisons

Associez 7 g de cire d’abeille, 17 g d’huile d’amande douce et 26 gouttes d’huile végétale de rose musquée, chauffez le tout au bain-marie. Hors du feu, fouettez la préparation et conservez en pots, au frais. Appliquez sur les démangeaisons. Attention : la crème est périmée dès qu’elle sent le rance.

Les crèmes rustiques de Xavier Crochet

Cold cream

Pour les peaux desséchées, abîmées, à protéger des agressions externes : faites fondre au bain-marie, entre 70 et 80 °C, 6 g de cire d’abeille blanche (jeune), 80 g de graisse végétale, 15 g d’huile d’amande douce, 15 g d’huile d’olive verte et 15 g d’huile vierge d’œillette. Montez en émulsion. Faites ensuite refroidir dans un bain-marie d’eau froide tout en continuant à remuer, et ajoutez 1 g de teinture de benjoin et 4 gouttes d’huile essentielle de baume du Pérou. Conservez dans des poteries ou faïences à l’abri de la lumière.

Crème pour les mains

Même mode opératoire que précédemment, mais avec 125 g de cire non traitée et 33 cl d’huile d’olive fine d’une part, et 250 g de miel et le jus de 2 citrons de l’autre.

Des bougies positives et antigaspi

Bougie à la cire d'abeilleOutre son lien spirituel avec la nature et sa délicate lumière dorée, la bougie à la cire d’abeille serait meilleure pour la santé et même appréciée pour ses ions négatifs neutralisant les polluants et allergènes. En outre, elle ne contient aucun sous-produit toxique et brûle sans produire de suie épaisse. Pour fabriquer votre bougie, faites fondre 45 g de cire d’abeille au bain-marie. Primez la future mèche (en coton, lin ou chanvre pour une fumée moins noire) en la trempant 10 secondes dans la cire fondue. Une fois refroidie sur du papier d’aluminium puis passée au congélateur, elle doit être devenue droite et rigide. Fixez-la dans un petit socle métallique prévu à cet effet que vous déposerez au fond d’un verre à bougie. Versez la cire dans le verre en tenant la mèche bien au centre. Laissez durcir à l’air libre. Le plus ? Vous pouvez récupérer la cire fondue pour refaire… une autre bougie !

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