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Ne tournez plus le dos aux lombalgies

Huiles et essentielles et maux de dos

Qui ne s’est jamais plaint d’avoir mal au dos ? Les douleurs dorsales sont si fréquentes que l’on finit par se montrer plutôt fataliste. Or, si l’aromathérapie ne règle pas la cause, elle peut être très efficace pour ce type de maux. En l’associant à quelques changements de mode de vie, on peut même venir à bout d’une lombalgie dans 80 % des cas.

Les expressions familières comme « en avoir plein le dos », « avoir bon dos », « courber le dos » ou encore « donner froid dans le dos » reflètent l’idée inconsciente que le dos est le support d’un grand nombre d’émotions. Il n’est donc pas anodin de constater que les maux qui s’y rapportent sont, en France, la première cause d’invalidité avant l’âge de 45 ans, et le deuxième motif de consultation chez les médecins généralistes. On estime aussi que 80 % des Français se plaindront de problèmes dorsaux au moins une fois dans leur vie, et cette prévalence ne cesse d’augmenter.

Le dos est parcouru de haut en bas par la colonne vertébrale, ou rachis. Celle-ci est formée d’un empilement de petits os cylindriques appelés vertèbres, séparées entre elles par des disques fibreux souples. Chaque vertèbre est traversée, en son milieu, par un ensemble de fibres nerveuses, la moelle épinière, qui constitue une partie du système nerveux central. L’épine dorsale a donc pour fonction de protéger ce fragile et puissant système de commandes, mais également de soutenir et d’autoriser le mouvement du corps tout en amortissant les différents chocs qu’il subit.

Un déséquilibre délétère

Le mal de dos est une douleur qui peut concerner les vertèbres cervicales situées au niveau du cou, les dorsales au milieu du dos ou, beaucoup plus fréquemment, les lombaires au niveau des reins. D’où le nom de lombalgie. Les vertèbres lombaires soutiennent une partie importante de notre corps dans une région très sollicitée, donc fragile.

Vu de l’extérieur, notre corps est symétrique par rapport à l’axe de la colonne vertébrale ; en temps normal, il s’équilibre autour de cet axe. Toutefois, si cette harmonie est rompue, un état pathologique s’installe et gagne petit à petit du terrain.

Le déséquilibre peut avoir différentes causes, comme une déformation du rachis (scoliose), un mauvais appui du pied, une position inappropriée prise lors d’un effort musculaire, une contraction réflexe et protectrice des muscles striés, la sédentarité, un excès de poids, un problème dentaire ou encore un stress et une émotion mal gérée.

Définir la douleur pour adapter la prise en charge

Une lombalgie peut être aiguë ou chronique. La première est souvent désignée par les termes populaires de lumbago ou tour de reins. Ici, la douleur est brutale, puissante, invalidante, et peut donc entraîner un arrêt d’activité pendant une dizaine de jours. Si elle descend dans la partie postérieure de la jambe, il peut s’agir d’une sciatique due à un pincement du nerf au niveau des vertèbres lombaires. Il est alors important de consulter un médecin pour établir un diagnostic.

On estime qu’environ 80 % des lombalgies aiguës peuvent diminuer ou disparaître en deux à trois semaines quand on les traite et que l’on favorise une bonne hygiène de vie. En revanche, sous forme chronique, elles sont caractérisées par une souffrance lancinante qui persiste plus de trois mois.

Un mode de vie adapté

Dès que la douleur s’estompe, il est nécessaire de pratiquer une activité physique. La marche dans la nature, en respirant profondément ; la natation, qui tonifie tous les muscles de soutien du dos ; le yoga, qui assouplit et détend le corps, sont autant de disciplines permettant d’éviter les rechutes et la chronicité.

Les personnes qui travaillent derrière un bureau ont intérêt à se lever toutes les heures pour marcher cinq-dix minutes. Il est préférable de ne pas croiser les jambes. Garder le dos droit, quoi que l’on fasse, et gérer ses émotions font partie des traitements.

Dès les...

premiers symptômes

En médecine conventionnelle, les maux de dos sont soulagés par la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’aspirine ou l’ibuprofène. Mais également par des corticoïdes, des myorelaxants, des antalgiques et parfois des antidépresseurs aux effets antidouleurs.

Ces médicaments s’accompagnent souvent, on le sait, d’effets secondaires. Or, on peut conseiller des huiles essentielles en application locale dès les premiers symptômes, en particulier à l’apparition d’une douleur vive assortie d’une contraction subite des muscles du dos. Certaines sont de puissants antalgiques, anti-inflammatoires, antispasmodiques et myorelaxants. Ainsi celle de citronnelle (Cymbopogon citratus) contient une quantité importante d’aldéhydes terpéniques ; elle est riche en citrals qui lui confèrent une activité ­décongestionnante, vasculaire.

Cataplasme pour soulager une lombalgie aiguë

L’argile se révèle particulièrement efficace sur les douleurs inflammatoires, et la préparation d’un cataplasme n’a rien de sorcier. N’hésitez pas à le mettre en place, car s’il ne règle pas la cause du mal de dos, cela évitera que des tensions ne s’installent en profondeur.

À faire : prenez 10 à 20 g d’argile verte et versez dessus 10 à 20 gouttes de la formule aromatiqueci-dessus. Mélangez avec une cuillère en bois. Ajoutez de l’hydrolat de laurier noble ou de basilic exotique jusqu’à obtenir une pâte. Étalez celle-ci sur une épaisseur de 1 cm dans une gaze, et mettez-la sur une source chaude (pas au four à micro-ondes) afin de la chauffer légèrement. Déposez ce cataplasme tiède sur le bas du dos pendant dix à quinze minutes. Réalisez l’opération deux fois par jour, cinq à sept jours de suite selon le ressenti.

La sensation de chaleur diminue, de manière significative, les douleurs lombaires. L’huile essentielle (HE) d’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) est une grande anti-inflammatoire, une belle antalgique et une myorelaxante. Elle comprend environ 70 % d’aldéhydes terpéniques, notamment du citronellal. Ce duo aromatique est d’une efficacité remarquable !

L’huile essentielle de romarin à camphre (Rosmarinus officinalis CT camphre) détend et décontracte le muscle grâce à la présence de bornéone, une cétone. Son action sera soutenue par l’HE de basilic exotique (Ocimum basilicum), riche en éther et en estragol – celle-ci est considérée comme un des plus grands antispasmodiques et myorelaxants.

De son côté, l’HE d’ylang-ylang (Cananga odorata) enveloppera et apaisera l’être, au plus profond de lui-même, par ses puissants effets antalgiques et sa fragrance fleurie. Quant à l’huile végétale de calophylle inophyle et au macérat huileux de calendula, ils réduisent les inflammations rhumatismales ; leurs activités vont conforter celles du mélange aromatique.

Ma formule aroma pour soulager les maux de dos

Par Pascale Gélis-Imbert docteure en pharmacie 

Romarin officinal

Propriétés : anti-inflammatoire, myorelaxante, antalgique.

Indications : traitement local des douleurs dorsales.

Huiles utilisées

  • HE de citronnelle (Cymbopogon citratus) : 5 ml
  • HE d’eucalyptus citronné (Corymbia citriodora) : 3 ml
  • HE de romarin à camphre (Rosmarinus officinalis) : 3 ml (photo ci-dessus)
  • HE de basilic exotique (Ocimum basilicum) : 3 ml
  • HE d’ylang-ylang (Cananga odorata) : 3 ml
  • HV de calophylle inophyle (50 %) + macérat huileux de calendula (50 %) : 100  ml

Posologie : prenez cinq à six gouttes du mélange et massez la partie douloureuse pendant deux à trois minutes, deux à quatre fois par jour, dont une au moment du coucher, pendant dix à quinze jours. À renouveler si besoin après une semaine d’interruption.

Précautions d’emploi :  Par principe de précaution, ce traitement est contre-indiqué pendant les trois premiers mois de la grossesse. Si vous n’avez jamais utilisé une huile essentielle, testez votre tolérance avant de l’utiliser. Mettez-en une goutte (huile essentielle non dermocaustique) à l’intérieur du coude. Si aucune rougeur n’apparait après trente à soixante minutes, vous pouvez l’utiliser en toute sécurité.

1 ml = 25 gouttes.

L’inévitable gestion des émotions

Certaines émotions peuvent avoir un impact non négligeable au niveau du dos. Le poids des responsabilités pourra favoriser une posture voutée, entraînant des tensions dans les muscles et les articulations et créant, au fil du temps, des douleurs cervicales ou dorsales. Ainsi, en médecine traditionnelle chinoise, on considère qu’un sentiment de colère est capable de provoquer des désordres physiologiques au niveau du foie, ce qui peut engendrer une douleur dans le dos.

Dans ce cas, l’HE de camomille romaine (Chamaemelum nobile), riche en esters dont l’angélate d’isobutyle, donnera toute sa douceur et sa force à celui qui respirera sa fragrance. En olfactothérapie, elle est vue comme l’huile essentielle du lâcher-prise. Les HE de lavande officinale (Lavandula officinalis), de romarin (Rosmarinus officinalis) ou de géranium rosat (Pelargonium graveolens), diluées dans une huile végétale et utilisées en massage du plexus solaire, nous font aussi retrouver une belle estime de nous-même et redynamisent notre volonté.

L’aromathérapie, grâce aux propriétés à la fois physiologiques et psycho-émotionnelles des plantes, apporte un soulagement rapide et profond des douleurs dorsales.

Pour un soulagement profond et durable

Basilic tropical

Les douleurs dorsales peuvent être récurrentes ou récidivantes ; des épisodes aigus s’enchaînent alors de façon plus ou moins régulière, pouvant se répéter pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Elles peuvent aussi devenir chroniques ; la douleur est ressentie en continu et fait suite à des épisodes aigus qui n’ont pas été soignés et soulagés à temps et de manière efficace.

En effet, la souffrance éprouvée entraîne, dans la majorité des cas, une tension musculaire et une peur de bouger qui favorise la chronicité de l’affection. Pour mettre toutes les chances de son côté, on complètera la synergie ci-dessus par un traitement par voie orale.

À faire

  • Prenez deux cuillerées à soupe d’hydrolat de livèche, deux cuillerées à soupe d’hydrolat de basilic exotique (photo ci-dessus) et deux cuillerées à soupe d’hydrolat de laurier noble dans un litre d’eau, à boire au cours de la journée, pendant trois semaines. L’hydrolat de livèche soutient le foie, un organe très sollicité en particulier en cas de douleurs aiguës. L’hydrolat de basilic exotique est myorelaxant, il va détendre le corps physiquement et nerveusement, tandis que celui de laurier noble apaisera les douleurs, notamment celles articulaires.

  • En complément, prenez 10 gouttes d’un extrait hydroalcoolique de feuilles de cassis, matin et soir, pendant trois semaines. Cela permettra de soulager les inflammations les plus profondes, qu’elles soient d’origine articulaire ou musculaire.

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