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Avec les huiles essentielles, l'intoxication alimentaire n'est pas une fatalité

Avec les huiles essentielles, l'intoxication alimentaire n'est pas une fatalité
Avec les huiles essentielles, l'intoxication alimentaire n'est pas une fatalité

Produits alimentaires fabriqués par des géants du secteur agroalimentaire défectueux, repas copieux de fin d'année auxquels notre estomac n'est pas habitué, et susceptibles parfois d'être contaminés... Voici nos solutions pour que les bons moments culinaires ne soient pas gâchés par une indigestion ou une intoxication alimentaire.

Deux convives (ou plus) sont malades après un même repas ? Il s’agit sans doute d’une intoxication alimentaire. Contrairement à l’indigestion, conséquence d’un excès de table, celle-ci est provoquée par un agent microbien (staphylocoque doré, Escherichia coli, listeria ou autre salmonelle). « L’intoxication alimentaire résulte le plus souvent de la consommation d’un aliment “hasardeux” qui a été contaminé : non-respect de la chaîne du froid, produits (glaces, viandes, etc.) décongelés puis recongelés, mauvaise conservation (typiquement, la conserve que l’on laisse ouverte dans le réfrigérateur), plat qui traîne sur le plan de travail… », explique le Dr William Berrebi, gastro-entérologue et créateur de la chaîne YouTube « Dr William Berrebi ». Ce sont les produits d’origine animale qui sont généralement en cause : viandes peu cuites, mayonnaise maison, huîtres… Dans la majorité des cas, les symptômes apparaissent rapidement après la fin du repas ou au cours de la nuit. Il faut alors agir vite et commencer par se mettre à la diète sans oublier de bien s’hydrater pour compenser les pertes hydriques, notamment en cas de diarrhée.

L’atout des huiles essentielles à phénols

Dans la famille des huiles essentielles (HE), une catégorie se distingue lorsqu’il s’agit de traiter une intoxication alimentaire : les HE à phénols, qui vont directement s’attaquer au germe responsable de l’intoxication. « Les phénols sont des molécules anti-infectieuses très puissantes dont l’avantage est d’être à large spectre (action sur les virus, les bactéries et les champignons), ce qui est intéressant en cas d’intoxication alimentaire car elles s’avèrent efficaces quel que soit l’agent pathogène, indique Virginie Brevard, docteure en pharmacie et aromathérapeute. Elles se comportent comme un antibiotique aromatique. » Lesquelles se distinguent ? La cannelle antiputride (qui évite la fermentation dans les intestins, et donc la diarrhée) est incontournable. D’autres comme le clou de girofle (riche en eugénol), le thym à thymol ou l’origan vulgaire (riche en carvacrol) sont des anti-infectieuses précieuses en cas d’atteintes digestives. Le hic ? Les huiles à phénols sont délicates à utiliser. « Il faut faire attention avec cette catégorie d’huiles essentielles, prévient ainsi Virginie Brevard, car elles sont caustiques et peuvent donc provoquer brûlures, intolérance ou œdème quand elles sont prises par voie orale, ce qui est le cas pour traiter une intoxication alimentaire. » Il faut donc les prendre avec de l’huile végétale, comme le propose l’aromathérapeute Françoise Couic-Marinier dans la formule ci-dessous.

Ma formule d’urgence dès les premiers symptômes

Françoise Couic-Marinier docteure en pharmacie et aromathérapeute

Propriétés : Antibiotique, digestif, anti-inflammatoire, vasoconstricteur et antiseptique intestinal.

Indications : Neutraliser l’agent pathogène et soulager les symptômes.

Voie orale

  • HE d’origan compact Origanum compactum 1 goutte
  • HE de menthe poivrée Mentha piperita 1 goutte
  • HE de laurier...
  • noble Laurus nobilis 1 goutte
  • HV d’olive1 c. à soupe

Préparation et posologie : Mettre les huiles dans une cuillère à soupe, et avaler à la fin des repas, 3 fois par jour. à commencer dès les premiers symptômes et poursuivre 2 à 3 jours.

Contre-indications : Enfant de moins de 12 ans, femmes enceintes ou allaitantes, personnes épileptiques et hypertendues.

Par Françoise Couic-Marinier, docteure en pharmacie et aromathérapeute

Elles sont en outre très fortes en goût. Si vous avez du mal à les avaler (possible aussi sur un comprimé neutre ou un morceau de mie de pain), il existe une parade. Certaines des huiles à phénols (cannelle et origan) existent sous forme de perles sans goût et déjà dosées. Virginie Brevard recommande d’agir dès les premiers symptômes pour enrayer l’infection rapidement en prenant une perle de cannelle, une perle d’origan et une perle de gingembre (sans phénols, elle est digestive et calme les nausées et vomissements) trois à quatre fois par jour (pendant le repas ou avec un morceau de banane ou de pain), pendant cinq jours.

On soulage d’abord les symptômes

Nausées, vomissements, crampes abdominales et diarrhée sont les principaux symptômes d’une intoxication alimentaire. Ce sont aussi ceux d’une simple indigestion. Nos conseils peuvent donc s’appliquer dans tous les cas, plat avarié ou repas trop copieux ! Pour soulager nausées et vomissements, le citron reste la référence. « Il suffit de prendre deux gouttes d’huile essentielle de citron jaune (sur un comprimé neutre ou un morceau de pain) juste après le repas si on se sent mal, indique Virginie Brevard. On peut aussi opter pour la cure en prévention de repas plus festifs : deux gouttes deux fois par jour pendant quinze jours, à débuter au début des vacances de Noël ». La menthe poivrée est une autre option : digestive, antalgique et antinauséeuse, elle fonctionne aussi très bien en cas de migraine digestive : « 1 goutte dans une cuillerée à café de miel dès que l’on sent les premières lourdeurs d’estomac, à renouveler si besoin une heure après », souligne notre pharmacien.

Pour soulager crampes et diarrhées, les huiles essentielles seront plus efficaces en massages, l’action mécanique s’ajoutant aux actifs qui agissent en transcutané. L’HE de basilic exotique par exemple, qui est digestive, antispasmodique et anti-infectieuse (elle est également utile en cas de gastroentérite) ou l’HE de laurier noble, qui est antalgique et anti-infectieuse à large spectre, fonctionnent bien. On retrouve cette dernière dans la formule page suivante, à la fois antispasmodique et antiseptique. Le petit grain bigarade ou la camomille noble sont également toutes deux antispasmodiques. Comment procéder ? On mélange cinq gouttes de basilic et trois gouttes d’une des autres huiles proposées dans une noisette d’huile végétale (ne jamais utiliser ces huiles essentielles pures), amande douce ou jojoba par exemple, puis on masse lentement – dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en cas de diarrhée –, jusqu’à ce que l’huile soit totalement absorbée. En plan d’attaque, dès les premiers symptômes, on peut renouveler l’opération jusqu’à six fois par jour.

Ma formule pour soulager les spasmes

Propriétés : Antispasmodique, digestif et antiseptique. Effet antifermentation.

Indications : Douleurs et crampes digestives.

En massage

  • HE de cardamome Elettaria cardamomum 1 goutte
  • HE de menthe poivrée Mentha piperita 1 goute
  • HE de laurier noble Laurus nobilis 1 goutte
  • HV de calophylle inophyle10 gouttes

Posologie : Mélanger dans un flacon, secouer et se masser le ventre avec 5 gouttes du mélange.

Contre-indications : Enfants de moins de 12 ans, femmes enceintes ou allaitantes, personnes épileptiques, asthmatiques et hypertendues.

Astuce : Pour favoriser la digestion d’un repas de fête, verser 15 gouttes d’HE de cardamome dans 0,5 litre d’huile d’olive à utiliser en assaisonnement ou cuisson, dans la cuisine de tous les jours ou lors des repas de fin d’année.

Par Françoise Couic-Marinier, docteure en pharmacie et aromathérapeute

Attention à la flore intestinale

« Toute infection, quelle qu’elle soit, entraîne une dysbiose (déséquilibre du microbiote intestinal) », alerte le Dr Berrebi. Ce qui a des conséquences directes sur notre santé, digestive bien sûr mais aussi, plus généralement, sur notre système immunitaire par exemple. « Le microbiote peut se réparer seul, explique encore notre gastro-entérologue, mais cela prendra plus ou moins de temps selon sa résistance. Si la dysbiose s’installe, elle risque de devenir chronique, avec des risques sur la santé aux niveaux digestif, métabolique ou neurologique ». Il est donc préférable d’agir au plus tôt pour restaurer la flore intestinale. Notre spécialiste recommande ainsi de se supplémenter en probiotiques tels l’ultralevure ou des souches de lactobacilles pendant un mois. Bonus pour notre microbiote : les huiles essentielles, qui vont neutraliser l’agent pathogène et soulager les symptômes, n’altèrent pas le microbiote et complètent au contraire l’action des probiotiques.

Terpènes et esters pour la fatigue

Une intoxication alimentaire, bien que généralement bénigne, fatigue l’organisme. Il n’est donc pas inutile de le soutenir pour qu’il récupère de façon optimale. Là encore, les huiles essentielles ont leur carte à jouer. « L’épinette noire contient des terpènes et des esters qui dynamisent sans exciter, ce qui est tout indiqué pendant la convalescence, note Virginie Brevard. Je recommande de l’utiliser en massages (cinq gouttes dans une demi-cuillerée à café d’huile végétale) sous la plante des pieds ou sur les surrénales (creux des reins), matin et soir pendant une à trois semaines selon l’intensité de la fatigue. » On peut aussi la respirer le matin au réveil, pour un effet boosteur, directement au flacon ou sur un stick olfactif.

À tester

  • En cas d’indigestion : Digestif’Aroma, Salvia.
  • En cas d’intoxication : Pack d’huiles essentielles bio « Intoxication alimentaire », Compagnie des sens.

10 conseils pour contrer les microbes

  • Respectez la chaîne du froid à toutes les étapes (achat des matières premières, mise au réfrigérateur, préparation, consommation).
  • Ne recongelez jamais un produit décongelé.
  • Ne laissez pas traîner les plats ou matières premières sur la table de la cuisine ou le plan de travail.
  • Consommez dans les 24 heures les préparations qui contiennent un ingrédient animal cru (par exemple de la mayonnaise maison…)
  • Veillez à bien emballer et conservez toujours au réfrigérateur les restes de vos repas.
  • Ne mangez pas un aliment suspect (par l’aspect ou l’odeur).
  • Nettoyez régulièrement le réfrigérateur avec un mélange de vinaigre et d’eau.
  • Attention aux conserves maison (ne les consommez pas si le couvercle du bocal devient bombé).
  • N’utilisez que des ustensiles propres (un couteau par préparation).
  • Lavez-vous les mains au savon avant chaque repas.
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