Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Femmes, hommes, longue vie à vos cheveux !

chute de cheveux

Des variations hormonales naturelles au cours de la vie sont à l'origine de chutes capillaires plus ou moins importantes, et parfois définitives. Pour limiter la perte de nos cheveux et favoriser leur repousse, certaines synergies aromatiques peuvent se montrer efficaces, notamment en prévention, et même quand ces bouleversements sont liés à notre génétique.

Une chevelure contient en moyenne entre 100 000 et 150 000 cheveux. Et chaque jour, nous en perdons entre 50 et 100, qui entament aussitôt une repousse. Mais il arrive que ce processus s'enraye et qu'une perte de cheveux importante survienne. Un phénomène difficile à vivre pour la personne confrontée à une évolution physique parfois très soudaine.

Le stress, la fatigue, un choc psychologique ou encore la prise de médicaments font partie des nombreuses causes possibles d'une chute capillaire. Mais des variations voire des bouleversements hormonaux qui touchent les hommes comme les femmes peuvent également être à l'origine d'une perte des cheveux. Chez les femmes, les études montrent en effet que 15 à 20 % des chutes capillaires sont en lien avec les variations naturelles des hormones œstrogènes et progestérone, qui participent à la croissance du cheveu. Généralement, ces perturbations hormonales ont lieu lors des menstruations, après l'accouchement, à la préménopause et à la ménopause. Le plus souvent, le dessus de la tête est touché, avec un élargissement de la raie centrale. Les cheveux deviennent aussi plus fins au niveau des tempes et autour des oreilles.

En ce qui concerne les hommes, un tiers des trentenaires et près de la moitié des cinquantenaires connaissent une alopécie. Cette perte de cheveux progressive et définitive sur le dessus du crâne résulte majoritairement d'une prédisposition génétique (alopécie androgénétique), mais aussi de l'action de l'hormone testostérone qui peut accélérer le cycle de vie du cheveu et provoquer sa chute prématurée.

Chez la femme, à chaque cycle menstruel, au moment de l'ovulation, un taux élevé d'œstrogènes favorise la pousse rapide des cheveux. Mais une fois cette phase passée, ce taux et celui de la progestérone diminuent, ce qui fragilise les cheveux qui deviennent plus secs et cassants. Il est alors courant d'en retrouver plus qu'à l'habitude sur sa brosse, son oreiller ou ses vêtements. Certaines contraceptions progestatives peuvent également accentuer cet effet hormonal. Si votre perte de cheveux paraît excessive, parlez-en avec votre médecin ou gynécologue.

Menstruation, post-partum, préménopause et ménopause

Dans le cas d'une grossesse, le corps est imprégné d'un taux élevé d'œstrogènes. Or quelques mois après l'accouchement, ce taux chute brusquement et les cheveux peuvent alors tomber par poignées. Ce phénomène appelé « effluvium télogène du post-partum » est souvent difficile à supporter moralement pour les mamans, déjà soumises à des bouleversements. Quant à la préménopause, c'est ­l'hormone progestérone qui se raréfie, puis c'est au tour des œstrogènes de se tarir, annonçant le début de la ménopause et une potentielle chute capillaire. Mais ces chutes de cheveux peuvent être limitées, notamment en ayant recours à des formulations aromatiques en prévention, qui vont aider à retrouver de la densité capillaire.

Selon Alexia Blondel, experte en aromathérapie et auteure de Ma boîte à outils des huiles essentielles (Dunod), si la chute de cheveux a lieu après l'accouchement, en période de préménopause ou de ménopause, il peut être intéressant de faire appel à l'huile essentielle de sauge sclarée (Salvia sclarea). « Celle-ci mime l'action des œstrogènes et participe à maintenir l'équilibre hormonal lors de ces périodes », décrit-elle. Néanmoins, elle rappelle que son action dite « hormone like » la contre-indique...

chez les femmes ayant des antécédents de cancer hormonodépendant.

Ma formule ... Antichute pour les femmes !

Alexia Blondel, conseil en huiles essentielles

Propriétés : Régulatrice hormonale, équilibrante du cuir chevelu, tonifiante et protectrice.

Indications : En prévention ou en curatif chez la femme sujette à une chute de cheveux liée au cycle menstruel, au post-partum, à la préménopause ou à la ménopause.

Voie locale

  • HE d’ylang-ylang (Cananga odorata) 30 gouttes
  • HECT de myrte rouge du Maroc (Myrtus communis à acétate de myrtényle) 60 gouttes
  • HE de géranium (Pelargonium graveolens) 30 gouttes
  • HE de sauge sclarée* (Salvia sclarea L.) ou HECT de romarin à verbénone** (Rosmarinus officinalis L.) 30 gouttes
  • HV de ricin 10 ml
  • HV de jojoba 50 ml
  • HV de moutarde10 ml 

Procédé de fabrication : Dans un flacon de 100 ml, verser les HE puis les HV.

Posologie :

  1. Une fois par semaine, faire un bain d’huiles en versant dans un bol 1 à 2 c. à s. du mélange.
  2. En prélever avec les doigts, frotter ses paumes.
  3. Répartir la synergie sur le cuir chevelu en massant en cercle, puis lisser jusqu’aux pointes.
  4. Laisser reposer 20 minutes sous une serviette chaude.
  5. Laver les cheveux avec un shampoing doux.

Pour un usage express : Frictionner le cuir chevelu avec quelques gouttes du mélange. Laisser agir 3 minutes avant de laver.

Précautions d’emploi :  L’HE de sauge sclarée est déconseillée en cas d’antécédent de cancer hormonodépendant.

Index : 

  • 1 ml = 25 gouttes

  • HECT = huile essentielle chémotypée

  • HV = huile végétale

*Après l’accouchement, à la préménopause ou à la ménopause

**Cycle menstruel

Par Alexia Blondel, experte en aromathérapie et auteure

Huiles essentielles régulatrices et tonifiantes

Dans le cas où la chute capillaire va de pair avec les menstruations, la spécialiste recommande l'utilisation de l'huile essentielle de romarin à verbénone. Si la science n'explique pas tout, on soupçonne un effet régulateur de la progestérone pour cette huile essentielle, qui permettrait de limiter la chute post-ovulation. Dans le cas où celle-ci s'accentue par un excès de sébum qui a tendance à alourdir le cheveu et favoriser sa chute, l'HE appliquée localement a aussi l'avantage de se fixer aux lipides et de les éliminer au moment du rinçage.

Dans un second temps, la spécialiste pointe l'intérêt de compléter ces actions régulatrices hormonales et équilibrantes du cuir chevelu par l'utilisation d'huiles essentielles activatrices de la microcirculation dans le but de stimuler la pousse ou la repousse des cheveux. Elle cite l'HE de myrte rouge originaire du Maroc et celle de géranium d'Égypte ou de Bourbon. Ces dernières, de par leur teneur en cinéole (pour le myrte rouge) et en monoterpénols (pour le géranium) antiseptiques, ont aussi l'avantage de limiter la production de pellicules et de squames en assainissant le cuir chevelu. À ce duo, la spécialiste ajoute de l'HE d'ylang-ylang pour son effet hydratant et nourrissant de la fibre capillaire. « On n'a pas d'explication sur son fonctionnement, mais cette HE est traditionnellement utilisée par les femmes à Tahiti, la Réunion et Madagascar pour renforcer leurs cheveux », décrit Alexia Blondel. En prime, son odeur joue sur l'apaisement grâce aux esters relaxants. Et pour booster l'efficacité de la synergie, la spécialiste propose l'ajout de corps gras aux vertus similaires.

Potentialiser les effets

Certaines huiles végétales (HV) rendent les formules plus efficaces. En premier choix, l'huile de ricin active la pousse et gaine la fibre capillaire grâce à l'acide ricinoléique. Comme « elle alourdit le cheveu et se rince difficilement », Alexia Blondel conseille de la mélanger à de l'huile de jojoba, plus légère. Celle-ci va faciliter la pénétration des huiles essentielles (HE) et potentialiser leurs effets. L'huile de moutarde (à petite dose, sinon elle procure un effet chauffant) renforce l'action circulatoire du myrte rouge et du géranium. Enfin, la spécialiste recommande de remplacer l'HV de moutarde par celle de roquette, riche en acide érucique, en cas de cheveux abîmés. Ou de préférer celle de brocoli, qui structure et densifie les cheveux bouclés.

Alopécie et testostérone

Chez l'homme, c'est l'hormone testostérone et le plus souvent une prédisposition génétique qui engendrent une alopécie ou calvitie. L'alopécie androgénétique affecte ainsi en moyenne 20 % des hommes de 20 ans, 30 % des hommes de 30 ans, 40 % des hommes de 40 ans, et ainsi de suite. Les gènes, dont l'un est porté par le chromosome X (transmis par la mère) ont été identifiés. Ainsi, la probabilité de souffrir d'une alopécie androgénétique est plus grande lorsque celle-ci est présente au sein de la famille maternelle.

La clé : réagir rapidement

En présence d'un terrain génétique favorable, les follicules pileux du dessus du crâne sont particulièrement sensibles à l'action de la dihydrotestostérone (DHT), un dérivé de la testostérone qui engendre un vieillissement prématuré du cheveu. Petit à petit, le cycle de vie des cheveux est accéléré. Ils deviennent plus fins, plus fragiles et chutent au niveau des golfes temporaux, puis sur le dessus de la tête. La clé, selon Alexia Blondel : réagir rapidement ! « Si l'aromathérapie n'empêchera pas complètement l'alopécie, elle pourra néanmoins la retarder et la limiter », affirme-t-elle. En plus d'une alimentation riche en vitamines et minéraux, elle préconise de favoriser la microcirculation du cuir chevelu par des massages aromatiques circulaires. Aux huiles circulatoires et tonifiantes détaillées dans la formule pour les femmes, Alexia Blondel ajoute de l'huile essentielle de gingembre. « Elle active l'afflux sanguin, stimule les glandes surrénales et la production de testostérone, ce qui va participer à limiter la chute capillaire. » La fréquence d'application du soin aromatique serait déterminante dans l'effet attendu. « Il faut appliquer la formule au minimum une fois par semaine pour limiter la chute », prévient la spécialiste.

Ma formule... En cas d'alopécie chez l'homme !

Propriétés : Régulatrice hormonale, tonifiante circulatoire.

Indications : En prévention ou en cas d'alopécie androgénétique.

Voie locale

  • HECT de romarin (Rosmarinus officinalis L.) à verbénone30 gouttes
  • HECT de myrte rouge du Maroc (Myrtus communis à acétate de myrtényle) 90 gouttes
  • HE de gingembre (Zingiber officinale) 30 gouttes
  • HV de ricin 10 ml
  • HV de jojoba 50 ml
  • HV de moutarde 10 ml

Procédé de fabrication : Dans un flacon de 100 ml, verser les HE puis compléter avec les HV.

Posologie en préventif :

  1. Une fois par semaine, faire un bain d'huiles en prélevant 1 à 2 c. à s. du mélange, puis répartir sur le cuir chevelu en massant de façon circulaire.
  2. Laisser reposer 20 min sous une serviette chaude. Laver les cheveux à l'aide d'un shampoing doux.

Pour un usage express :

  1. Frictionner le cuir chevelu avec quelques gouttes du mélange.
  2. Laisser agir 3 min avant de laver les cheveux.

En curatif : Un bain d'huile et une friction chaque semaine. Aucune contre-indication.

Par Alexia Blondel, aromathérapeute et auteure

Cet article est reservé aux abonnés.
Pour lire les 78% restants de cet article,
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
Vous appréciez nos articles, allez plus loin en vous abonnant au magazine en cliquant ici
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter Plantes & Santé
Recevez chaque semaine nos conseils de bien-être par les plantes, astuces et recettes à faire vous même pour retrouver Equilibre et Santé
Votre inscription a bien été prise en compte 
Politique de confidentialité