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Covid long : comment retrouver plus vite son odorat ?

Covid long : comment retrouver plus vite son odorat ?
Covid long : comment retrouver plus vite son odorat ?

Dans les cas de Covid long, certains symptômes ont la peau dure comme la perte d’odorat. Or, ne plus sentir les odeurs affecte le quotidien et freine la récupération des malades. Bonne nouvelle, il est prouvé que stimuler son sens olfactif, grâce notamment aux plantes, permet de retrouver plus vite cette capacité. Et des solutions pratiques sont aujourd’hui proposées.

L’anosmie, ou perte d’odorat, est l’un des symptômes phares du Covid 19 et, surtout, l’un des plus persistants. Deux tiers des malades ayant subi des formes modérées ou légères du virus en sont atteints. Le Dr Julie Michalet, médecin généraliste et phytothérapeute, explique : « Mes patients qui ne retrouvent pas l’odorat au bout d’un mois mettent beaucoup de temps ensuite à récupérer. L’odorat peut revenir à un moment et repartir ensuite, c’est très fluctuant. J’ai noté également que les femmes se plaignaient plus que les hommes de ces symptômes. » L’étude publiée par l’Inserm en juin dernier (1) qui a suivi sur un an 3 111 personnes – dont 78 % de femmes – diagnostiquées positives au Covid-19 et atteintes de troubles de l’odorat le confirme : « Les femmes et les personnes âgées ont plus de risque de voir ces symptômes persister que les hommes ou les plus jeunes », rapporte la chercheuse Camille Ferdenzi. Ces travaux montrent qu’un bon tiers des malades suivis a vu ces troubles olfactifs persister entre un et dix mois, avec également des manifestations de parosmie (distorsion des odeurs) ou de fantosmie (odeurs fantômes). 

Perdre sa perception des odeurs perturbe énormément le quotidien, car notre nez est un repère essentiel : « Une de mes patientes a laissé brûler le plat dans le four car elle n’a pas senti l’odeur de la fumée », relate le Dr Julie Michalet qui note que ces patients-là souffrent aussi d’agueusie (perte de goût) et de manque d’entrain. L’anosmie peut en effet avoir des effets autant physiologiques que psychologiques. Selon des travaux récents menés par l’Institut Pasteur (2), la persistance de la perte d’odorat et de goût serait due à la présence durable du virus et de son inflammation dans les muqueuses olfactives. Les chercheurs ont découvert que le virus se répliquait dans différentes cellules de ces muqueuses olfactives qui seraient aussi des portes d’entrée vers le cerveau. Ce qui pourrait expliquer également les manifestations d’anxiété et de dépression chez certains patients, hypothèse qui doit faire l’objet de nouvelles études. 

Régénérer la muqueuse olfactive

La bonne nouvelle, c’est que la muqueuse olfactive est capable de se régénérer toute seule la plupart du temps, et que la stimuler aide sans aucun doute à restaurer ses capacités. Ainsi, l’application CovidAnosmie (lire ci-dessous) propose un protocole de rééducation en respirant des flacons avec différentes odeurs. Les résultats, analysés par des professeurs en médecine (3), sont probants : les trois quarts des patients constatent une amélioration significative de leurs symptômes après un mois de rééducation. Pour réhabituer le nez à des odeurs variées et reconquérir ses sensations, Julie Michalet conseille de respirer « des essences avec des molécules très différentes afin de stimuler le panel le plus large possible de récepteurs olfactifs ». Avec ses patients, elle utilise une dizaine d’huiles essentielles de plantes correspondant à des classes chimiques diverses comme le clou de girofle qui contient de l'eugénol et des cétones, la lavande vraie pour ses esters et son linalol ou encore la cannelle avec sa coumarine. 

À la maison aussi, vous pouvez vous concocter un petit programme personnalisé de reconquête de votre nez. Deux fois par jour, posez-vous au calme et choisissez par exemple deux huiles essentielles à respirer en évoquant en même temps des souvenirs, des photos, des sons ou des émotions. La mémoire olfactive se reconnectera bien mieux au cerveau si on associe plusieurs sens à la fois. Un moyen de mettre toutes les chances de son côté pour retrouver la joie de sentir sa fleur préférée ou l’odeur aimée de ses proches. 

Encadré : Des solutions pour booster son nez

Pour récupérer l’odorat – ou le goût – perdu à la suite du Covid-19, il faut le stimuler. Nous vous proposons trois protocoles différents selon le temps et l’énergie dont vous disposez.

  • Si vous avez peu de temps : Odorabox est une solution « clé en main » sans avoir besoin de manipuler ou de diluer des produits. Ce coffret a été conçu par une professionnelle de santé qui a choisi dix huiles essentielles bio aux molécules très variées afin de couvrir un large spectre d’odeurs. De façon ludique, on est invité à deviner quelle essence on respire à l’aide d’indices et d’une image. C’est à faire matin et soir en variant les senteurs. Odorabox est disponible sur Ulule au prix de 29,50 €, un moyen aussi de soutenir cette idée réalisée avec des entreprises françaises.
  • Si vous avez besoin d’être guidé : CovidAnosmie est une application en ligne pour accompagner votre rééducation olfactive et gustative. Développée par une start-up lilloise et un professeur en médecine, cette plateforme virtuelle a déjà été consultée par 9 000 personnes. Il suffit de remplir un questionnaire pour quantifier sa perte d’odorat. Ensuite, il faut commander sur le site un kit de quatre huiles essentielles : citron, géranium, eucalyptus et clou de girofle (prix 39 €). Le coaching, gratuit, commence et aide à faire assidument les exercices d’inhalation deux fois par jour et pendant maximum quatre mois.
  • Envie d’être cocooné : les thermes d’Allevard, en Isère, proposent des cures spéciales pour les personnes présentant les symptômes de Covid long. Leur eau thermale riche en souffre étant particulièrement indiquée pour les troubles ORL, des ateliers ciblés sur les pertes d’odorat et de goût sont au programme. Plusieurs formules existent : cure de trois semaines, remboursée en partie par la sécurité sociale sur prescription médicale, ou forfaits courts de six ou neuf jours entre 725 et 965 €.

(1) Recovery From COVID-19-Related Olfactory Disorders and Quality of Life: Insights From an Observational Online Study 

(2) COVID-19–related anosmia is associated with viral persistence and inflammation in human olfactory epithelium and brain infection in hamsters

(3) Protocole de rééducation olfactive covidanosmie.fr – publication des résultats de l’étude clinique

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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