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La massette, garde-manger des marais

La massette

Les néophytes la confondront souvent avec le roseau, son proche cousin. Panacée des côtes lacustres, la massette n’est pas qu’une plante qu’on aime photographier dans son habitat naturel : elle possède en effet d’excellentes vertus nutritives et gustatives, et offre un matériau de choix pour l’artisanat.

Je rencontrai pour la première fois, logiquement, les massettes au bord d'un lac, celui du bourget: mon père y avait un ami, moine de l'abbaye d'hautecombe ,à qui nous rendions parfois visite. Après l'avoir quitté, nous nous arrêtions dans une pâtisserie d’Aix-les-Bains pour acheter la spécialité locale, des biscuits brun foncé, remplis de liqueur et baptisés « roseaux du lac ». Il ne s’agissait pourtant pas de roseaux mais de massettes, avec lesquelles on les confond souvent. Ce n’est que plus tard que je rencontrai les vraies massettes, je ne me souviens plus bien où ni quand, mais je me rappelle parfaitement ma surprise en touchant les feuilles rendues spongieuses par un réseau de cellules conduisant l'air au parties souterraines immergées pour leur éviter de s'asphyxier.c'est la toute première fois que je les goutai.

Pour le plaisir ou en mode survie

Car oui, les massettes se mangent bel et bien. Le plus simple est de tirer délicatement sur les feuilles du centre de la touffe jusqu’à ce qu’elles se détachent. La base, blanche et tendre, se déguste crue, telle quelle. Elle rappelle par sa texture et sa fine saveur le cœur de palmier. Généralement, tout le monde aime les « cœurs de massette ». Mais la partie la plus nutritive est le rhizome, la tige...

sub-aquatique, qui permet à la plante de se multiplier prodigieusement et de former de vastes colonies. Ces rhizomes sont riches en amidon qui forme une source d’énergie remarquable. Il n’est accompagné d’aucune substance amère ou autrement désagréable, et se montre très digestible.En «survie», je me contente de dégager un rhizome de la vase, de le couper en deux endroits pour pouvoir le sortir, puis de le laver, de le peler et de le mastiquer consciencieusement : ma bouche s’emplit d’une pâte blanche et onctueuse qui me nourrit. Comme bonus, il me reste un paquet de fibres dont je peux tresser une ficelle solide... Il m’arrive aussi de couper le rhizome en morceaux, de le faire cuire, puis de le passer à travers la grille fine d’un moulin à légumes pour obtenir une bouillie que j’assaisonne de diverses manières.

Lorsqu’elles sont encore vertes et très compactes, les inflorescences femelles peuvent être cuites à l’eau et mangées comme du maïs frais. Elles sont très bonnes. Quant aux fleurs mâles qui les surmontent au sommet de la tige, elles déversent à maturité un flot de pollen couleur d’or que l’on peut récupérer pour mélanger à de la farine et préparer des crêpes ou des gâteaux d’un jaune très beau.

Les vertus de la massette ne s’arrêtent pas là : les feuilles sont tressées pour faire des nattes et ont donné naissance à tout un artisanat spécifique en divers endroits du monde; les tiges bien droites, sont parfaites pour confectionner des flèches ; les graines duveteuses servent à remplir des coussins. En clair, une petite merveille de la nature !

Herbier

La massette (Typha latifolia) est souvent prise pour un roseau dans la mesure où elle pousse comme ce dernier les pieds dans l’eau des bords des étangs et possède des feuilles étroites et allongées. Mais elle s’en distingue aisément. Ses feuilles partent toutes de la base de la plante, sont très longues et épaisses, tandis que celles du roseau partent de la tige, sont plus courtes et minces.

Les tiges de la massette sont surmontées d’une masse brune, dense et allongée, formée des fleurs femelles que surmonte l’épi des fleurs mâles, tandis que celles du roseau se ter- minent par un plumeau penché. Avec ces données morphologiques, il est impossible de les confondre !

Recette sauvage
Crêpes de pollen de massette

Ingrédients 
• 250 g de farine
• 60 g de pollen de massette 
• 1 pincée de sel 
• 4 œufs • 2 cuillerées à soupe d’huile de sésame • 1⁄2l de bière

Préparation
1. Dans un saladier, mélangez la farine, le pollen et le sel. 
2. Disposez le mélange en fontaine, ajoutez les œufs, le sel et l’huile. 
3. Ajoutez la bière en mélangeant au fouet, puis homogénéisez au mixeur plonge. 
4. Laissez reposer une heure. 
5. Confectionnez de minces crêpes, laissez cuire d’un côté, puis retournez et faites cuire de l’autre. 
6. Servez bien chaudes ces jolies crêpes jaunes. 

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