Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Édito. L’herbier 2.0

Algues rouges, nombreuses dans les régions tropicales © 2010 Carlos Munoz Yague/Look At Sciences
Algues rouges, nombreuses dans les régions tropicales © 2010 Carlos Munoz Yague/Look At Sciences, avec l'aimable autorisation du Museum National d'Histoire Naturelle

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve qu’il y a quelque chose d’émouvant à la vue d’un herbier. Les plantes séchées sur une planche de papier acquièrent une force particulière, c’est comme si tout à coup on en saisissait parfaitement le dessin, comment s’articulent la tige, les feuilles, les pétioles, les fleurs… D’une certaine façon, nous voilà en contact avec leur intimité alors que dans la nature notre regard se disperse aisément.

Un herbier rappelle aussi ces botanistes intrépides – les Tournefort, Michaux, Adanson… – qui, partis sur les navires de la Royale, ramenèrent les premières collections de plantes du Nouveau Monde. Tous ces herbiers conservés au Muséum national d’Histoire naturelle, qui est le plus riche du monde, étaient jusqu’à présent accessibles seulement aux chercheurs. Mais nous sommes à l’ère du numérique et le muséum a décidé de relever le défi. C’est une première mondiale et, après plusieurs années de travail, le projet est sur le point d’aboutir : quelque 6 millions de spécimens ont été numérisés et vont devenir accessibles à tous via une simple connexion internet.

Certes, sur un écran, les planches botaniques sont moins poétiques, mais on peut imaginer les nombreux intérêts de cet herbier virtuel, énorme base de données facilement consultable. Toutefois, pour être vraiment utile, ce vaste projet incluant la rénovation de la galerie botanique  se doit d’aller plus loin. Afin que la base de données puisse vraiment répondre aux enjeux de la protection de la biodiversité, il faut décrypter les étiquettes de chaque planche, préciser toutes les informations avec minutie. À raison de millions de spécimens, imaginez l’ampleur du chantier ! Comment y parvenir ?

Le Muséum a trouvé une solution : il a mis en place une opération de sciences participatives. En d’autres termes, il a lancé un appel à tous les passionnés de plantes, qui via une plateforme internet dédiée peuvent apporter leur contribution bénévole pour enrichir les données. Et ça fonctionne merveilleusement bien : depuis le lancement en janvier de cette année, les « herbonautes » ont répondu présent en remplissant quelque 100 000 missions !

Cette collaboration spontanée et de grande qualité, à laquelle certains d’entre vous, lecteurs de Plantes & Santé participez, reflète une réalité qui n’a pas assez souvent l’occasion de se montrer. Si l’écologie politique s’enlise chaque jour un peu plus dans les compromissions, sur le terrain, la vitalité de la sensibilité écologique s’enracine profondément. Les herbonautes sont autant de sentinelles, de guetteurs prêts à valoriser et défendre nos richesses naturelles. Leur réactivité traduit leur intérêt et une prise de conscience profonde de la valeur de ce patrimoine. Alors saluons le Muséum, pas seulement d’avoir entrepris ce beau travail qui redonne une seconde vie à son herbier, mais surtout de mettre ainsi en évidence la dynamique des préoccupations citoyennes pour la nature.

Pour consulter cet herbier 2.0 : cliquez ici

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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