Dossier
Nos animaux au régime phyto (3/4)
Une hygiène de vie saine et des remèdes naturels peuvent aussi bénéficier à nos amis à quatre pattes. Si le recours à l'allopathie est nécessaire pour guérir certaines de leurs pathologies, plusieurs vétérinaires phytothérapeutes livrent leurs conseils diététiques et leurs solutions nature pour que nos animaux soient épanouis au quotidien et restent des compagnons en pleine forme le plus longtemps possible.
Prévenir et traiter leurs affections courantes
Puces, coupures des coussinets, otites, troubles du comportement… De nombreux problèmes de votre animal peuvent être appréhendés avec des remèdes naturels faits maison ou à se procurer en pharmacie. Ainsi, dès le printemps, les puces peuvent déclencher des grattages chez votre animal, voire une réaction allergique (démangeaisons intenses allant jusqu’à une perte de poils) liée aux protéines contenues dans la salive de ces parasites. Il n’existe pas de solution naturelle miraculeuse pour prévenir ces piqûres, si ce n’est de déposer quelques fougères fraîches sous le panier du chien. Pour autant, certains répulsifs sont plus sains que d’autres. La vétérinaire Anne Delvaux, propose de compléter ce traitement avec de l’aromathérapie si une tique venait tout de même à se fixer sur l’animal. « Enlevez-la à l’aide d’un tire-tique puis, chez le chien, appliquez 1 goutte d’huile essentielle de laurier noble sur la zone. Chez le chat, diluez-la dans ½ cuillerée à café d’huile d’olive ».
Attention aux idées reçues
« Les colliers antiparasitaires sont une bonne solution »
Non, car mettre des colliers et pipettes antiparasitaires à nos animaux n’est pas un geste anodin ! Les dispositifs insecticides, certes très efficaces, diffusent en permanence et sur une longue durée des molécules puissantes et parfois multiples. Leurs effets en termes de contamination humaine et environnementale (pollution des milieux aquatiques) interpellent de plus en plus. À bannir en cas de contact rapproché avec l’animal traité, d’autant que nombre de propriétaires, notamment les enfants, aiment dormir avec leur compagnon. Quant aux répulsifs, souvent à base de molécules naturelles comme le géraniol, ils sont sans grand danger (sauf le pyrèthre, à proscrire car toxique pour les chats) mais peu efficaces. Pour éviter la prolifération des puces et des tiques, privilégiez les traitements insecticides par comprimés afin de préserver votre santé et votre environnement. Anne Delvaux, docteure vétérinaire.
Hormis ces soucis de parasites, les problèmes de peau des animaux sont, dans 85 % des cas, le résultat d’une carence alimentaire, estime la vétérinaire phytothérapeute Ariane Garber. « Les croquettes industrielles sont pauvres en protéines carnées et en matières grasses, ce qui génère un poil de mauvaise qualité. » Si, malgré une...
rectification alimentaire, l’animal se gratte sans arrêt, la vétérinaire recommande un drainage du foie et de la peau. Enfin, les démangeaisons ou les rougeurs peuvent simplement découler d’une allergie. Une série d’allergènes (shampoing au pH inadapté, acariens, moisissures, salive de puces, graminées, pollens…) peuvent alors être identifiés par le vétérinaire à partir d’une analyse de sang. L’animal pourra ensuite être désensibilisé.
D’autres affections exigent une observation plus délicate des animaux. C’est le cas de l’otite, qui s’exprimera par des écoulements au niveau des oreilles, une gêne dans le port de tête ou encore de mauvaises odeurs. « Regardez l’entrée du conduit auditif ou palpez la base de l’oreille en arrière de la mâchoire pour détecter des signes de douleur, conseille Anne Delvaux. Il est possible de nettoyer l’oreille, en appliquant sur toute la face interne une compresse imbibée de gel d’aloe vera, d’hydrolat de lavande officinale et d’1 goutte de glycérine. » Mais un examen médical reste nécessaire pour déterminer le type d’otite et sans doute le traitement allopathique adéquat.
Autres motifs de consultation récurrents chez le vétérinaire, les troubles du comportement (hyperactivité, anxiété, déprime…) touchent bon nombre de nos animaux. « Beaucoup de chiens font des anxiétés dites de séparation », relate le vétérinaire Stéphane Littner. « Cet état d’hyper-attachement avec le maître provoque des aboiements chez le chien, qui détruit tout dans la maison lorsqu’il se retrouve seul. » Plusieurs solutions s’offrent à vous, selon Stéphane Littner : la prise de Passiflora composé, une solution homéopathique ; l’aromathérapie, soit 1 goutte d’huile essentielle apaisante de camomille romaine ou de lavande officinale, à mettre sur le tapis de la maison. « La prise d’oméga 3 fonctionne aussi très bien sur la nervosité de l’animal, ces acides gras aidant à lutter contre le stress oxydatif. » Enfin, la mise en place d’une thérapie de réapprentissage du chien à la solitude en prenant en compte le relationnel avec son maître, réalisée par un vétérinaire comportementaliste est, selon l’expert, incontournable.
Parades antistress dans les transports
Certains chats et chiens supportent mal les voyages. Miaulements, problèmes digestifs, tremblements… Voici quatre moyens naturels pour rendre leurs trajets (et les vôtres) moins stressants.
- Appliquer la fleur de Bach Aspen (tremble) ou du Rescue pur en massage dans le pavillon de l’oreille pour aider à lutter contre les peurs irrationnelles.
- En cas de tremblements liés au stress, donner 8 granules de Gelsemium 15 CH la veille et le matin du départ.
- Donner le matin du départ des extraits de plantes sèches apaisantes, de type aubépine, passiflore, mélisse et griffonia.
- Pour un chat, fermer sa caisse sur le dessus pour le sécuriser, tout en lui donnant la possibilité de voir vers l’avant. Vaporiser à l’intérieur de l’hydrolat de lavande officinale apaisant ou répandre une pincée de poudre de valériane sur sa couverture.
Chez le chat, territorial et prédateur, le stress sera plutôt lié au manque de stimulation (vie en intérieur, rareté des jeux, pas d’accès aux fenêtres…), à un déménagement ou à l’arrivée d’un autre animal dans son environnement. « De l’agressivité, des sauts sur les gens ou une attitude prostrée avec tendance à la boulimie sont des signes de mal-être psychique », détaille Anne Delvaux. Cette dernière recommande de faciliter l’accès à l’extérieur, la confection de jouets ou d’arbres à chats et la prise de bourgeons antistress et sans alcool. Il sera d’autant plus important d’y veiller, que le chat a une grande capacité à somatiser. « Cela peut se traduire par des cystites à répétition, du marquage urinaire dans la maison et des miaulements, décrit Anne Delvaux. Une alimentation à base de croquettes et pâtées spécifiques va rétablir son pH urinaire et éviter la formation de sable (lithiases). On peut aussi administrer un complément à base de caséine de lait et de magnésium ou de thé vert, naturellement apaisants pour son stress. »
Une séance avec un spécialiste en communication animale peut aussi s’avérer intéressante car, comme le rappelle Audrey Mousseau, accompagnante en communication animale dans les Landes, « les problématiques de nos animaux sont souvent en miroir avec les nôtres et peuvent nous interroger sur notre propre comportement ! »
Baume cicatrisant pour truffe et coussinets
Ingrédients : 40 ml d’huile de macération de plantain ou d’arnica • 5 g de beurre de karité • 5 g de cire d’abeille • 1 ml d’huile essentielle (HE) de tea tree • 0,5 ml d’HE de lavande aspic (pour un chat, préférer le lavandin super) • 0,5 ml d’HE d’hélichryse italienne • 5 gouttes de vitamine E.
Méthode :
- Faire fondre la cire et le beurre de karité au bain-marie.
- Hors du feu, ajouter les HE et la vitamine E.
- Mélanger et transférer dans un pot nettoyé au préalable à l’alcool à 70°.
- Fermer, étiqueter et conserver au sec et à l’abri de la lumière, jusqu’à six mois.
Cette recette de baume imaginée par la vétérinaire Anne Delvaux s’applique directement sur les plaies et coupures peu sales et peu profondes, nettoyées au préalable à l’aide d’une compresse imbibée de Bétadine diluée avec de l’eau.