Tataki zomé : impressions végétales minimalistes
Le tataki zomé consiste à marteler des feuilles ou des fleurs fraîches sur un support textile. Vieux t-shirts, tote bags, pochettes se parent alors de nouvelles couleurs et révèlent les détails botaniques de vos plantes préférées.
En japonais, tataki signifie « marteler » et zomé, « teindre ». Le tataki zomé est une technique de teinture qui consiste à créer des empreintes végétales sur des textiles en tapant avec un marteau sur des feuilles et des fleurs fraîchement cueillies. « On fait exploser les cellules des plantes, qui expulsent alors leur chlorophylle et leurs pigments », détaille Brigitte Pouget, auteure d’Empreintes de nature (éd. De Saxe, Edisaxe.com). Si le terme « tataki zomé » a été inventé récemment pour rendre hommage aux arts nippons honorant la nature, la technique a été pratiquée par de nombreux peuples traditionnels, et pas seulement au Japon. D’autres noms désignent cette teinture végétale minimaliste : leaf pounding, de l’anglais leaf, « feuille », et pound, « marteler », hammering, de hammer, « marteau », ou encore ecoprint puisqu’il s’agit d’une impression écologique.
« Les textiles anciens (taies d’oreillers, draps, T-shirts, tote bags, etc.) sont les matériaux idéaux pour le tataki zomé, car ils sont plus à même, structurellement, d’accrocher les sucs...
végétaux, tandis qu’ils sont tissés de façon régulière, ce qui fait mieux ressortir les détails fins des plantes », remarque Brigitte Pouget. À défaut de vieux tissus, lavez les textiles sur lesquels vous souhaitez imprimer des plantes afin d’éliminer les apprêts qu’ils contiennent et qui les rendent imperméables aux colorants naturels.
Le printemps et l’été sont les saisons parfaites pour trouver des végétaux frais gorgés de chlorophylle et de tanins. « Les feuilles des petites herbacées, des fruitiers et des plantes d’ornement se prêtent bien au tataki zomé, à l’inverse des feuilles vernissées comme celles du laurier et du magnolia », remarque Brigitte Pouget. Cette experte emploie notamment les herbes qu’elle considère comme « mal-aimées », telle l’ortie : « le tataki zomé sublime cette feuille en mettant en valeur les détails de ses nombreuses petites dents ».
En pratique, munissez-vous d’un marteau en métal et prévoyez une surface solide et bien lisse pour effectuer le martelage.
Un mandala feuilles et fleurs de saison
- Récupérez un vieux cadre et du tissu blanc. Coupez ce dernier aux dimensions du cadre, lavez-le et repassez-le.
- Cueillez des fleurs et des feuilles. Coupez les fleurs au ras des tiges.
- Placez les végétaux en demi-cercle sur une moitié du tissu, repliez l’autre moitié par-dessus afin d’imprimer en symétrie.
- Martelez doucement mais franchement chaque végétal en commençant par le centre puis en faisant des ronds jusqu’à la périphérie.
- Dépliez le tissu, laissez-le sécher puis secouez-le (ou grattez-le à la pointe d’un couteau) pour ôter les petits résidus végétaux.
Astuce : Pour obtenir une couleur intense ou si votre tataki zomé doit être lavé (vêtement, linge de maison…), il faudra au préalable mordancer le tissu. Portez à ébullition 1 l de lait de soja et 4 l d’eau, plongez-y les textiles, laissez-les macérer une nuit puis faites-les sécher.
Des herbiers aussi
Selon la précision du martelage, vous pouvez obtenir une empreinte végétale fidèle aux contours des feuilles et des fleurs. Cette technique permet donc de réaliser des planches d’herbier sur tissu de récup’, idéal pour l’apprentissage de la botanique. Disposez une seule plante par coupon de textile, entière ou en séparant ses différentes parties aériennes. C’est généralement le dessous des feuilles qui donne le plus de pigments.