Dossier
Stress, fatigue, inflammation : La puissance des adaptogènes (5/7)
Face au stress contemporain, les plantes adaptogènes reviennent sur le devant de la scène. Reconnues depuis des siècles par les médecines traditionnelles asiatiques, elles sont de plus en plus populaires chez les Occidentaux qui apprécient leur action sur le stress, la fatigue, l'immunité ou la performance sportive. Originaires d'Asie, elles se cultivent aujourd'hui en France et nous permettent de profiter de leurs bienfaits en circuit court.
Schisandra : le pionnier ami du foie
Les baies rouges de cette liane asiatique aux fleurs rosâtres se retrouvent dans de nombreuses préparations de la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Également appelées « baies aux cinq saveurs », elles sont à la fois salées, sucrées, aigres, épicées et amères ! Schisandra chinensis est traditionnellement utilisée par les peuples de l’est de la Russie pour mieux résister à la faim et à l’épuisement et améliorer leur vision nocturne pour chasser.
La naturopathe Stéphanie Mezerai l’apprécie particulièrement pour ses propriétés protectrices du foie, du fait des lignanes qu’elle contient. En effet, celles-ci favorisent la production de glutathion, essentiel à la détoxification du foie. « Une propriété qui ne s’accompagne pas des désagréments associés aux autres plantes habituelles de la détox du foie, comme le radis noir ou l’artichaut. De plus, alors que ces dernières sont à utiliser au printemps, le schisandra peut, lui, être employé à tout moment ». Son action antioxydante et anti-inflammatoire aide le métabolisme à brûler les graisses, ce qui est intéressant en cas de stéatose hépatique non alcoolique (une maladie correspondant à une accumulation de graisse dans les cellules du...
foie), de surpoids ou de syndrome métabolique (un trouble associant un excès de graisse abdominale profonde, hyperglycémie et hypertension artérielle). Le schisandra aide d’ailleurs à prévenir l’apparition de graisse abdominale, chez l’homme comme chez la femme, notamment à l’approche de la cinquantaine. Il contribue également à réguler les transaminases, ce qui s’avère intéressant chez les patients souffrant, plus globalement, de maladies du foie ou d’un excès de cholestérol.
Réguler la transpiration et atténuer les bouffées de chaleur
Grâce à son action régulatrice sur la sudation, le schisandra diminue l’activité des glandes sudoripares et freine la transpiration excessive. Il sera très utile en cas de période stressante au travail, d’hypersudation ou de bouffées de chaleur liées à la ménopause. Stéphanie Mezerai propose deux posologies.
- En extraits de plantes fraîches standardisées : 5 ml chaque matin.
- En gélules dosées à 300 mg : 3 à 4 gélules par jour (dosage à adapter selon les troubles et les effets ressentis).
À savoir Si vous avez déjà des symptômes de périménopause, Stéphanie Mezerai recommande une autre plante adaptogène, le shatavari (Asparagus racemosus), qui est d’une grande aide dans la lutte contre les bouffées de chaleur, la nervosité, l’insomnie, les vertiges, les palpitations, mais aussi la prise de poids, la sécheresse vaginale ou la baisse de libido. Optez alors pour des gélules dosées à 250 mg, à raison de 2 gélules le matin et deux le soir durant un mois, à renouveler si besoin.
Le schisandra sera également votre allié contre les sueurs nocturnes liées à la ménopause ou, plus généralement, si vous souffrez d’hypersudation. Stéphanie Mezerai se souvient notamment d’une cliente pour qui deux mois de la prise de cette plante ont suffi à stopper complètement ce désagrément. Schisandra chinensis possède, en outre, bien d’autres vertus traditionnellement reconnues pour soulager l’asthme ou la toux, la diarrhée, l’insomnie ou encore l’impuissance sexuelle. Quelle que soit son utilisation, favorisez les extraits liquides ou hydroalcooliques ou les gélules titrés entre 1 et 3 % de schisandrine (son principe actif) pour garantir des bénéfices optimaux.
Le saviez-vous ?
Selon l’herbaliste finlandaise Henriette Kresse et l’herbaliste américaine Kiva Rose, la graine d’ortie (Urtica dioica) a toutes les caractéristiques d’une plante adaptogène. Utile en cas de grande fatigue, déprime et manque d’énergie, elle agit contre l’épuisement surrénalien en favorisant la sécrétion de neurotransmetteurs essentiels au bon fonctionnement du système nerveux, comme la sérotonine. Ces graines se récoltent lorsqu’elles sont encore vertes, sur les orties femelles. Leur goût agréable permet de les saupoudrer, fraîches ou séchées, sur une salade ou dans un yaourt, à raison d’une à deux cuillerées à soupe par jour.