Des épices bien à l'abri
Précieuses en cuisine et pour la santé, souvent venues de loin, les épices méritent tous nos soins. Découvrez comment entreposer au mieux ces ingrédients végétaux et comment les employer même lorsqu'ils ont perdu une partie de leurs saveurs.
Les épices ont donné à l’humanité l’audace de découvrir de nouvelles voies maritimes, de nouveaux territoires… Si aujourd’hui leur commerce s’est banalisé, elles n’en ont pas pour autant moins de valeur. La bonne nouvelle, c’est que les épices, riches en molécules bactéricides et fongicides, ont la particularité de ne pas être périssables… sur le plan sanitaire tout au moins ! Même une fois passée la date limite indiquée sur l’emballage, il n’y a pas de risque pour la santé à les consommer. Cependant, leurs qualités organoleptiques et vertus thérapeutiques déclinent au fil du temps. L’humidité dissipe leurs saveurs tandis que l’air et la lumière altèrent leurs couleurs, donc leurs propriétés antioxydantes. C’est notamment vrai pour les épices en poudre, et encore plus pour celles aux teintes vives telles que le curcuma, le piment ou le paprika.
Si vous avez acheté des épices en sachets, transvasez-les dans des contenants hermétiques comme des boîtes métalliques ou, mieux, des bocaux en verre de récupération. Ces derniers sont particulièrement bien adaptés à condition de ne pas les entreposer à la...
lumière. L’avantage de ces conditionnements hermétiques est aussi d’empêcher la désagréable visite des mites. Éliminez en tout cas le plastique : poreux, il peut absorber les huiles essentielles des épices. En outre, versez toujours vos nouvelles mixtures dans des pots vides, parfaitement nettoyés et secs.
Les épices en poudre sont pratiques pour les personnes qui en utilisent beaucoup et souvent. Mais elles sont susceptibles de s’altérer plus vite. Pour une meilleure conservation, achetez les épices dans leur forme d’origine, qu’il s’agisse de fruits (badiane, piment, paprika, fève tonka…), de rhizomes (curcuma, gingembre…) ou de graines (cumin, nigelle, carvi…). D’autant que leurs arômes seront aussi plus vifs si elles sont fraîchement moulues. Alors ressortez votre vieux moulin à poivre, râpez la noix de muscade ou la fève tonka au-dessus de vos plats et faites infuser les bâtons de cannelle dans vos boissons.
Composez votre poudre « bonne mine »
Si vos épices ont perdu en saveur avec le temps, elles possèdent toujours leur pouvoir colorant. Cannelle et gingembre, avec leurs teintes adaptées à nos carnations, peuvent ainsi entrer dans la composition d’une poudre à l’effet bonne mine. Idéal en hiver ! Les quantités ci-dessous sont données à titre indicatif, n’hésitez pas à les modifier en fonction de votre type de peau.
Ingrédients : 2 c. à soupe de fécule de maïs ou de farine de riz • 2 c. à soupe de cacao en poudre non sucré • 1/2 c. à soupe de cannelle en poudre • 1/4 c. à soupe de gingembre en poudre.
- Mélanger la fécule de maïs (ou farine de riz) avec la cannelle en poudre.
- Ajouter le cacao et le gingembre, et mélanger à nouveau en prenant soin de bien incorporer tous les ingrédients et d’éviter les amas de poudre. Mettre le mélange dans un pot à ouverture large pour une utilisation plus facile.
Utilisation : Tester d’abord la poudre sur votre avant-bras, car la cannelle peut irriter certaines peaux. Appliquer la poudre sur votre visage, votre cou et votre décolleté avec un gros pinceau, en réalisant des mouvements circulaires.
À essayer
« Upcyclez » vos bâtons de cannelle
Ne jetez plus vos bâtons de cannelle après les avoir utilisés en infusion ou en décoction. Une fois séchés, ils peuvent encore servir comme éléments de décoration. Collectionnez-les et formez de petits fagots qui agrémenteront vos pâtisseries, une déco de table, un paquet-cadeau ou un pot-pourri. S’ils sont encore un peu parfumés, n’hésitez pas à les plonger dans votre café moulu ou en grains, ou votre sucre semoule, afin de les parfumer.
Adeline Gadenne